Crématorium : l’avis du journal « Le Monde »
L’essor contrarié des crématoriums en France
Par Denis Cosnard
Depuis des années, les installations de crémation poussent à travers la France tels des champignons en automne. A présent, les professionnels s’interrogent.
« Il faudrait peut-être se calmer », reconnaît Jo Le Lamer, le président de la Fédération française de crémation. « On a ce qu’il faut pour les besoins actuels », appuie Jean Ruellan, un des dirigeants d’OGF, le leader français du secteur sous les marques PFG, Roblot, Borniol… Deux études tendent en effet à montrer que l’impressionnant essor de la crémation en France atteint ses limites.
La première émane de la Fédération française de crémation elle-même. Chaque année, ce regroupement d’associations recense les décès à l’issue desquels le corps a été incinéré. En une génération, cette pratique est devenue un phénomène de masse. Elle concerne désormais plus d’un tiers des obsèques, contre 1 % en 1980. A Paris, le taux de crémation atteint même 47 %. Mais cette ascension se révèle de moins en moins rapide. En 2014, la part des crémations dans l’Hexagone est modestement passée de 34,1 % à 34,5 %, la plus faible hausse depuis des décennies. « Le mouvement se tasse », constate M. Le Lamer, qui s’attendait à un chiffre supérieur.
Le deuxième signal provient du dernier sondage d’Ipsos sur les Français et la mort. « Pour vos propres obsèques, que préféreriez-vous ?», demande régulièrement l’institut aux Français. Depuis quelques années, la part de ceux penchant pour une crémation stagne autour de 51 %. Et la dernière vague, réalisée en juillet auprès de 1 010 personnes, marque une nette remontée de la préférence pour l’inhumation dans deux types de populations. Parmi les moins de 35 ans, 60 % sont désormais tenants de l’enterrement, contre 50 % en 2007. Leur part est passée dans le même temps de 72 % à 80 % au sein des croyants et pratiquants. […]
Gérés pour les trois quarts d’entre eux par des opérateurs privés dans le cadre de délégations de service public, tous les crématoriums n’ont pas trouvé leur équilibre financier. Avec les nouvelles normes sur le traitement et la filtration des fumées, l’investissement de départ est de plus en plus élevé. De l’ordre de 3 millions d’euros. D’autant que les crématoriums ne sont plus de simples sites techniques pour brûler des corps, mais deviennent des lieux de cérémonie, ce qui nécessite des locaux assez spacieux.
Résultat : au moins 700 à 800 crémations par an sont nécessaires pour amortir la mise en place d’un four. Un seuil qu’un tiers des installations n’atteint pas. […]
Alors ? Faut-il vraiment
un crématorium à Seysses ?
S’il devait mettre la clé sous la porte dans 30 ans, faute de rentabilité, que deviendrait ce site dénaturé ? Et tout l’argent public investi dans l’infrastructure routière ? Que ce soit la commune qui paie, le Sivom ou le département, ce sont toujours nos impôts. Et même si c’est l’entreprise qui construit le crématorium qui se charge de l’infrastructure, ce surcoût sera répercuté sur le coût de la crémation, payé par chacun de nous.
Cette question rejoint celles posées au maire par un auditeur lors du dernier conseil municipal : « Ce projet s’inscrit-il dans une démarche de développement durable ? Y a-t-il eu une étude d’impact ? Le président de la commission environnement de notre commune, Monsieur Mordelet, a-t-il été saisi de ce dossier pour étude ? »
« Non », a répondu notre maire aux trois questions.
Dès lors, ne serait-il pas raisonnable de revoir le projet, et d’intégrer au cahier des charges la possibilité d’une reconversion du site en cas de fermeture dans quelques années ? Cette question pèse aussi sur la ‘ferme photovoltaïque’, qui a reçu l’autorisation de s’agrandir, alors qu’ERDF (c’est-à-dire nous à travers le prix que nous payons pour l’électricité) peut demain cesser de racheter le KW aussi cher qu’elle le fait aujourd’hui, et mettre l’entreprise en faillite. Que deviendront toutes ces structures ? Et nos campagnes ?
Nous avons la responsabilité de ce que nous léguons aux générations futures. Nous ne sommes pas propriétaires de ce territoire, ni d’aucun territoire, simplement parce que nous sommes appelés à laisser la place.
Bruno Berbis
Crématorium
Crématorium :
pour essayer de faire un point
sur tout ce qui se dit
D’abord, tentative de reconstruction chronologique du projet
* Création du dossier par Agathe Lyons (ancienne première adjointe) et Jeanine Bourgard (ancienne conseillère municipale), lors de la précédente mandature, sur la base du constat d’un besoin départemental, voire régional, d’un service privé ou public de crémation des personnes décédées. Le crématorium de Cornebarrieu est, en effet, saturé depuis longtemps, et les familles sont souvent obligées de recourir au crématorium d’Albi. Autre intérêt, local et financier lui : chaque crémation rapporte une taxe à la commune. C’est donc un investissement intéressant : il permet d’augmenter les ressources de la commune, qui en a besoin.
* Dans un premier temps, projet d’implantation sur un terrain non encore vendu par la commune dans la zone SEGLA (terrain communal dont tous les Seyssois sont propriétaires, et pour lequel, par leur vote, ils ont confié la gestion à l’équipe municipale actuellement en place).
* Transfert du dossier au SIVOM de la Saudrune, plus compétent, en particulier techniquement, pour le conduire. Le SIVOM accepte de faire sien ce projet. Le conseil municipal vote à l’unanimité la vente du terrain près de la prison au SIVOM de la Saudrune (conseil municipal du 10 avril 2014).
* L’étude technique fait apparaître que le terrain dédié est un peu trop petit.
* Ce terrain jouxtant celui de la prison de Muret, une demande est faite par le SIVOM au Ministère de l’Intérieur, propriétaire du terrain, pour la session d’une parcelle. Il semble que le Ministère de l’Intérieur ait donné un avis favorable pour une session et donc que le projet aurait pu se faire sur ce terrain.
Cependant, l’implantation sur ce terrain est abandonnée. En effet :
* Selon certains échos, à vérifier, les commerçants de la zone auraient dit leur inquiétude pour une implantation trop près de leurs commerces. En première analyse, cela paraît étonnant, car un afflux de clients potentiels défilant toute la journée devrait être perçu comme commercialement plutôt intéressant.
* Mais surtout, le SIVOM fait valoir qu’il possède un terrain en rase campagne qui peut faire l’affaire. Ce terrain était initialement destiné à recevoir une station d’épuration pour les Aujoulets notamment, et restait sans utilité depuis que l’agence de l’eau (Adour Garonne) avait préféré faire construire cette station à Saint-Clar.
On peut comprendre la logique du SIVOM, qui, ainsi, n’a pas besoin de racheter à la commune de Seysses le terrain de la zone SEGLA. Cela rend le projet de crématorium moins coûteux, donc plus rentable. La commune de Seysses, quant à elle, peut vendre ce terrain pour une implantation commerciale, ce qui fait rentrer de l’argent dans les caisses de la commune. Il s’agit cependant d’une logique financière, mais ni humaine (impactage d’une zone habitée contre impactage d’une zone commerciale), ni environnementale (impactage d’une zone agricole contre impactage d’une zone commerciale), ni pratique (accès autoroute et rocade directs, contre petit chemin de campagne).
* L’équipe municipale seyssoise accepte le changement de terrain, et met le dernier terrain de la zone SEGLA en vente. Cette vente serait actuellement en cours de finalisation, pour une implantation commerciale qui va venir compléter la zone SEGLA.
* Un appel à candidature (Sivom de la Saudrune, 18 novembre 2014), avec remise de projets d’architectes le 13 février 2015, a été fait pour une implantation d’un crématorium sur le terrain du SIVOM, chemin du Merle et chemin du Massonné, précise l’appel d’offre. (cf. site Sivom http://architecte-maitrise-d-oeuvre.avisdemarche.com/2014/11/18/42525/ )
On peut penser que, un projet étant retenu, les étapes s’enchaîneront : l’appel d’offre aux entreprises susceptibles de réaliser la construction et l’exploitation du crématorium, une enquête publique ouverte en mairie (dont il faut savoir que les résultats ne seront que consultatifs), une enquête et une autorisation préfectorale, puis sans doute des demandes de subventions publiques (département notamment), validées par le conseil municipal, pour soutenir et faciliter le projet.
paysage chemin du Massonné (cliquer pour grandir)
La polémique suscitée par ce dossier
Sur le fond, les opposants à l’implantation sur le terrain du SIVOM soulèvent plusieurs inconvénients.
* Inconvénients pour tous d’abord : d’une part une augmentation de la circulation sur toute la commune, et une accentuation des embouteillages avenue Marie Curie, voie d’accès pour le futur crématorium, mais qui sert aussi de voie de traversée de Seysses, aujourd’hui déjà très chargée, en particulier depuis la livraison du lotissement derrière la gendarmerie.
D’autre part, un impact écologique indéniable sur la zone agricole et naturelle d’implantation du crématorium : circulation intense avec son cortège de pollution atmosphérique (CO2 et poussières) et sonore, modification des milieux naturels par le bâti et par une fréquentation humaine incessante. Tout cela dans une zone à vocation agricole et jusqu’alors paisible.
Il faut enfin noter qu’aucune méthodologie, pourtant nécessaire dans le cadre d’un projet touchant à l’environnement et du développement durable, n’a été mise en œuvre en amont du dossier. Nous, seyssois, avons pourtant payé un cabinet spécialisé pour nous inscrire dans l’Agenda 21, et le président d’Axe Sud et Maire de Seysses, dans son éditorial de septembre 2015 dit bien : « Tel le colibri de Pierre RABHI qui fonde son réseau sur la rencontre, l’échange et l’entraide, Axe Sud a choisi d’apporter sa contribution à la nécessaire recherche de la durabilité pour développer des actions positives à long terme ».
* Inconvénients pour les riverains ensuite : ces personnes ont choisi de vivre loin du centre ville, avec l’intérêt pour elles d’échapper aux nuisances d’une urbanisation très dense, en particulier la circulation, et, en contre-partie, l’inconvénient de ne pas bénéficier de la proximité de nombreux services. De ce point de vue, le projet, en mettant la circulation au pas de leur porte, met à mal leur choix de vie, et il ne leur reste plus que des inconvénients : ni la proximité des services, ni le calme. Sans compter l’impact psychologique lié au fait de voir toute la journée défiler des convois funéraires. Cette dégradation de leur environnement entraîne aussi une baisse de valeur de leur bien immobilier, la proximité d’un crématorium n’étant pas un argument très favorable à la vente : nuisance des passages incessants, spectacle attristant des convois funèraires successifs. Comment profiter de son jardin dans ces conditions ?
Les défenseurs du projet mettent en avant, eux, l’intérêt des taxes qui vont venir alimenter le budget de la commune, qui en a d’autant plus besoin que l’Etat l’alimente de moins en moins.
Sur la forme, il semble que la divergence des points de vue et des intérêts tourne au conflit et à la polémique en raison du flou ou de l’absence d’informations, qui ouvrent la porte à toutes les interprétations et spéculations, et qui légitiment des réactions.
Notre démocratie s’articule à la République. Res -publica : les affaires sont publiques. Cela signifie que pour que s’exercent notre droit de citoyen à participer à la gestion de la cité, est reconnue la nécessité que nous soyons informés des affaires, qu’elles soient traitées publiquement, afin que nous puissions nous forger une opinion et pour que nous puissions donner notre avis, même si le pouvoir décisionnel reste aux élus, puisque nous le leur avons donné par notre vote. Si chacun pouvait décider, il serait très difficile d’aboutir à une décision satisfaisant chacun.
Pour avancer sur cette question de la forme, et à la suite des récentes ‘affaires’ de constructions aberrantes sur des zones humides dans le Tarn et ailleurs, condamnées aujourd’hui au plus haut niveau, n’y a-t-il pas lieu de se recentrer sur des processus décisionnels plus démocratiques ? Nos élus ont un devoir d’information. Ne doivent-ils pas aussi rechercher par tous les moyens possibles l’expression de la majorité de leur administrés pour alimenter leur réflexion ? Leur mission est d’être des ‘représentants des citoyens’, à qui ces derniers confient par le vote un pouvoir décisionnel. Ils ne sont pas une caste qui agit en son nom propre.
Ainsi, accueillir par le mépris une pétition, aussi mal documentée et maladroite soit-elle, utiliser publiquement la dérision à son égard, ridiculiser les personnes qui l’ont construite, quel qu’en soit le contenu, n’est pas acceptable. La réaction souhaitable des élus serait de se demander quelle est leur part de responsabilité dans le besoin de ces personnes d’utiliser la pétition comme mode d’action et quelles informations eux-mêmes ont rendues accessibles pour anticiper l’inquiétude des gens.
Un dossier qui interroge aussi le fonctionnement administratif :
Le destin de ce terrain laisse songeur.
D’abord terrain à vocation agricole, destiné à rester agricole et pour cela sous le contrôle de la SAFER, il est déclassé pour permettre l’édification d’un équipement public, une station d’épuration, ce qui ne paraît pas trop contradictoire avec une utilisation agricole, et relève de l’intérêt public.
Ce qui interroge, c’est qu’à partir de là, le terrain n’est plus sous contrôle de la SAFER, et son propriétaire peut donc en faire ce qu’il veut, y compris y mener un projet qui n’a plus rien d’agricole et qui n’a non plus plus rien à voir avec le projet qui avait permis la déclassification.
Le bon sens voudrait que puisque le projet de station d’épuration, pour lequel le déclassement à été demandé, n’a pas abouti, le terrain repasse sous le contrôle de la SAFER et retourne à sa vocation agricole. Sinon, c’est la porte ouverte à tous les abus pour maquiller des déclassements de terrain à des fins très éloignées de l’agriculture. C’est aussi et surtout la diminution des surfaces en terres nourricières, quand on sait l’enjeu du nourrissage de l’humanité à l’échelle planétaire aujourd’hui.
Avis donc aux propriétaires agricoles qui voudraient valoriser leur terrain : il y a un moyen détourné de vendre à un promoteur. Avis aussi aux gens du voyage : on peut construire sur un terrain initialement agricole. Le SIVOM y est arrivé, pourquoi pas vous ?
Et peut-être avant tout une question de valeur :
Ce qui se passe au ‘petit’ niveau de Seysses (mais y a-t-il un ‘petit’ niveau ? Tous ces ‘petits’ niveaux n’alimentent-ils pas les niveaux supérieurs ?) n’est-il pas significatif de questionnements qui émergent à d’autres échelles ?
Enjeu 1 : quelle articulation entre la gestion financière et la gestion humaine, entre l’argent et l’humain ? Cette question est pleinement d’actualité avec les difficultés de la Grèce, où on met à mal un peuple tout entier au nom d’une dette qui serait bien moindre si la gestion des emprunts n’avait pas été transférée à des banques privées appliquant des intérêts prohibitifs, alors que l’argent ne leur a jamais coûté aussi peu cher. Ces peuples, grec et espagnol, nos voisins, nous appellent à un changement de valeur et de paradigme, principal enjeu politique et économique des décennies à venir : passer d’une priorité à l’argent à une priorité à l’humain, au nom des générations à venir. En privilégiant l’humain, on privilégie l’avenir.
Ce changement de valeur signifierait pour le SIVOM ne pas considérer que l’économie réalisée en imposant ce terrain est plus importante que les conséquences humaines qu’il entraîne. Le président d’Axe Sud, ancien président du SIVOM, n’écrit-il pas dans son éditorial de septembre 2015 : « Au contraire, nous avons choisi de placer nos actions, nos services, au cœur des défis en soutenant les idées de développement durable et ainsi de replacer l’humain au sommet de nos préoccupations. […] Ce sera notre devise pour les années à venir. L’humain sera la première d’entre elles. Nous travaillerons à lui redonner cette place perdue pour plus d’égalité.» Avec l’implantation du crématorium, ne sommes-nous pas loin de cette déclaration d’intention ?
Enjeu 2 : la question du territoire et de son écologie, de la responsabilité de notre génération dans la gestion de la commune, face aux générations à venir. Quel ‘Seysses’ allons-nous leur léguer ? Que fait-on du lieu que nous partageons en tant que citoyens, habitants d’un même territoire ? Aucune voix ne s’est élevée pour s’opposer au classement agricole de ce territoire, par ailleurs à la limite de la couronne verte autour du Grand Toulouse (cette couronne, destinée à éviter l’urbanisation à outrance autour des grandes métropoles, passe à Lamasquère). On peut donc penser que la volonté de tous est que ce territoire le reste, agricole. Il y a donc lieu que nos voix s’élèvent pour défendre ce choix, aujourd’hui mis à mal par l’implantation d’un projet qui lui est contraire.
Au regard de cet enjeu, il ne s’agit donc pas d’abandonner le projet pour lui-même, mais de continuer à réfléchir à son implantation et de l’inscrire dans une méthodologie environnementale et développementale.
Enjeu 3 : quel fonctionnement démocratique souhaitons-nous ? Cette polémique n’est-elle pas significative, à son modeste niveau certes, des difficultés de communication entre élus, gouvernance et administrés, corollaire d’une perte de confiance dans les élus et dans un fonctionnement démocratique aujourd’hui pointé du doigt à tous les échelons.
Le magnifique travail de nos agriculteurs (cliquer pour agrandir)
Une solution pour défendre le projet sans pénaliser personne ?
Les opposants à l’implantation du projet en zone agricole ne semblent pas hostiles à l’idée même d’un projet de crématorium. Tout le monde sait que celui de Cornebarrieu est saturé, et que des familles doivent aller à Albi pour la crémation de leurs défunts. Alors, si la question n’est que celle de l’implantation, les lieux, proches de l’accès rocade et autoroute, ne devraient pas manquer. On pense par exemple aux 17 hectares que notre commune est en train d’acheter sur le fond Lecouteux, destinés à augmenter la zone commerciale à l’entrée de Seysses.
Dans l’équipe municipale elle-même, plusieurs avis se sont fédérés pour faire valoir cette issue à un dossier qui questionne de plus en plus et dont on doit considérer aujourd’hui qu’en l’état, il n’est pas satisfaisant (informations sur des propositions d’autres sites d’implantation faites par des élus de la majorité sur ‘cyber-seysses’).
Conclusion
Ce projet mérite d’être soutenu, encouragé, pour sa valeur propre et pour le travail de qualité engagé par Agathe Lyons et Jeanne Bourgard, mais avec une autre implantation que celle prévue par une logique certes mathématique et comptable, mais écologiquement et humainement inacceptable. Il faut parfois accepter de gagner moins d’argent, voire en perdre, pour rendre nos vies et celles des futures générations meilleures.
Sans doute faut-il par ailleurs rester vigilant sur le fait que l’être humain est ainsi fait que quand il se tait, il parle encore. Son silence est porteur de sens. Cela est vrai du silence des élus, comme du silence des citoyens. La démocratie coûte trop cher pour que nous ne nous en saisissions pas. Nos divergences d’idées peuvent nous rapprocher et nous enrichir, et non nous séparer, pour peu qu’expression, transparence et respect soient au rendez-vous. Sans doute faut-il se féliciter – et c’est là à l’honneur de notre Maire – du beau moment de démocratie qu’a représenté l’échange et le débat entre administrés et élus en fin de conseil municipal ce 16 septembre 2015, sur ce sujet et d’autres.
Post-scriptum : Que vaut ce texte ?
Cette tentative de synthèse et de positionnement se fonde sur des informations provenant de sources disparates, qui, même si elles peuvent être concordantes, restent à confirmer par principe. Chacun, élu ou citoyen, est donc invité à apporter tout rectificatif dont il aurait connaissance pour contribuer au débat public. Ce débat est certes porteur d’émotions et de réactions, ce qui peut faire peur, mais il est susceptible à terme d’apporter un apaisement sur ce dossier actuellement sensible dans notre commune.
Bruno Berbis
Elections municipales mars 2014
Bie
Qui est le (la) candidat(e) idéal(e) ?
Bien qu’il n’y ait pas de profil type du (de la) candidat(e) idéal(e), voici une série de qualités nécessaires pour un(e) potentiel(le) candidat(e) :
•Avoir le sens de la collectivité, le souci de répondre aux besoins de la majorité ;
•Avoir du leadership, la capacité de rassembler ;
•Entrer facilement en relation avec les autres ;
•Être à l’écoute des gens ;
Être capable d’ana- lyser rapidement une situation
•Avoir le goût de l’engagement et du travail d’équipe ;
•Jouir d’une bonne crédibilité ;
•Avoir des idées, des projets, des idéaux et savoir les défendre ;
•Avoir une vision pour le développement de sa communauté.
Et s’il n’en fallait qu’une ?
Toutes ces qualités n’entrent pas en jeu avec le même poids. Si les qualités relationnelles paraissent premières, celles liés aux compétences sont moins essentielles, dans la mesure où les décisions sont – en principe, si les règles démocratiques sont respectées – prises en équipes. Chacun apporte ses compétences, et il est certain qu’un élu qui oeuvrerait seul, par goût du pouvoir par exemple, verrait son action limitée, combien même il aurait de nombreuses compétences.
Quant aux qualités liées à la créativité et aux valeurs morales, elles ne sont pas celles qui apparaissent toujours au premier plan, d’autant qu’on assiste à une dérive aujourd’hui où les élus se donnent plus pour mission de gérer, plutôt que de penser et de porter des projets humains. Mais elles sont bien celles qui doivent donner sens au travail d’une équipe et au travail d’équipe, et en garantir la valeur humaine. Ce sont elles qui font d’un projet un réel vecteur de progrès de développement pour une commune.
Vous envisagiez de vous présenter, et vous ne vous reconnaissez pas toutes ces qualités. Dommage …?
Bien sûr, s’il fallait attendre que quelqu’un ait d’emblée toutes ces qualités, il n’y aurait pas beaucoup de candidats. Aussi, ne pas les avoir toutes ne doit pas faire craindre de se présenter : cela s’apprend et se développe au fil du temps. Faites-vous confiance! Il faut simplement être convaincu qu’il faudra acquérir peu à peu ces qualités, et être disposé à y travailler. La capacité à se remettre en cause et à progresser est sans doute la première des qualités nécessaires, indispensable celle-là.
Aucune formation académique spécifique et aucun niveau d’études ne sont nécessaires pour faire de la politique. Une bonne expérience de vie et la connaissance de son milieu sont tout aussi, sinon plus importantes, que les diplômes ou les compétences professionnelles. Il ne faut toutefois pas sous-estimer les difficultés d’une candidature et d’une campagne électorale. Quel que soit le niveau de responsabilité brigué, tout(e) candidat(e) doit avoir certaines connaissances et faire preuve de beaucoup de détermination.
Adapté du site www.reseautablesfemmes.qc.ca.
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