Tag Archives: histoire

Document historique sur Seysses en 1886

Cet article reproduit la description de Seysses que l’instituteur a écrite en 1886 à la demande du gouvernement. Un plan type du document à produire était adressé à tous les instituteurs de France.

L’ensemble de ces documents, qui constituent une description très précise et complète de toutes les communes de la France de 1886, est une mine d’informations  historiques.

 

Plan du village

et de l’étendue du terrain

(Cliquer dessus pour agrandir)

 

Monographie de Seysses     –

1er mai 1886

Académie de Toulouse

Département de la Haute-Garonne

Arrondissement de Muret

Canton de Muret

La description ci-après comprend deux parties :

1° Seysses en 1885

2° Seysses avant 1789

 

 

1°- Seysses en 1885 : Situation géographique.

Le village de Seysses, un des plus importants du Canton après le chef-lieu, est situé sur une légère éminence, vu du côté de l’Est et du Sud. La vue s’étend, vers ces deux points, sur toute la plaine de la Garonne et de l’Ariège, vers Toulouse et ses environs, en prenant pour point de départ Carbonne et Auterive. La chaîne des Pyrénées se déroule clairement aux yeux du spectateur ; on l’aperçoit des fenêtres de la classe lorsque le temps le permet.

Du côté du Nord et de l’Ouest c’est une autre plaine, beaucoup moins étendue, qu’interceptent les coteaux de St Lys, de St Clar, du Lherm, etc … situés à douze kilomètres environ.

Seysses est borné au Nord par le village de Frouzins ; à l’Est par celui de Roques ; au Sud par le territoire de Muret et à l’Ouest par St Lys.

Les rues de Seysses sont généralement droites et suffisamment larges, toutes à angle droit. Chacune d’elles a sa désignation spéciale : Rue nationale, Rue de la République, etc. etc. Une partie du village située hors de l’enceinte principale et comprenant environ 400 habitants aujourd’hui (chiffres du dernier recensement) forme le faubourg dit : Angaïs.

Seysses est situé sous le 43°30 de latitude Nord et 1°10 de longitude Ouest ; son altitude Nord et le 1°10 de longitude Ouest ; son altitude est de 190m au-dessus du niveau de la mer. Il appartient au canton et à l’Arrondissement de Muret, au département de la Haute-Garonne ; quatre kilomètres le séparent du canton et de l’Arrondissement, 17 de la ville de Toulouse.

La superficie de la Commune est de 2525 hectares soit une étendue d’environ 6 kilomètres et demi de l’Est à l’Ouest et de 5 kilomètres du Nord au Sud. Le territoire est limité à l’Ouest par le Touch, affluent de la Garonne, rive gauche.

Le terrain, presque tout formé d’alluvions modernes convient particulièrement à la culture de la vigne et est une source de véritable richesse.

Si le produit de la récolte en vin se maintient quelques années encore au chiffre de ces dernières on pourra dire : Il y a de l’or à Seysses.

Mais hélas ! l’apparition du terrible fléau de la vigne, le phylloxéra, tend à se généraliser de plus en plus et si, malheureusement, il continue ses ravages, tout espoir de richesse est perdu pour les habitants, car une autre récolte quelconque à la place de la vigne ne donnera qu’un rendement de beaucoup inférieur.

 

—————- Orographie —————–

Point de système orographique ; toute l’étendue de la Commune située à l’Ouest du village est une vaste plaine jusqu’à la limite : le Touch. Une colline longeant, à gauche, la route de Villeneuve à Seysses et à Ox, (section de Muret) place le terrain en déclivité à l’Est du village, dans la direction de la ligne de Toulouse à Bayonne.

 

 

—————- Hydrographie —————–

Le village et le territoire de Seysses sont les moins favorisés comme système hydrographique.

Le Touch sert de limite à l’Ouest ; il est une source de bien-être pour les vastes prairies qui le bordent.

Le Canal de St Martory arrose également une partie de la Commune, du Sud-Ouest au Nord-Est ; le débit formé par les rigoles qui en dépendent sert à l’arrosage des plantes fourragères, autre grande culture après celle de la vigne.

Enfin un petit cours d’eau désigné sous le nom de ruisseau de Binos et qui sépare le village proprement dit du faubourg précédemment nommé (Angaïs) est d’une grande utilité. Contrairement aux autres cours d’eau de ce genre, ce ruisseau n’est jamais à sec en été, car il reçoit le trop plein des rigoles du Canal de St Martory. Il est ainsi le second aliment des jardins, qu’il longe sur la presque totalité de sa longueur, dans le village, et sert, en autre, au blanchissage.

A l’aire de conduits souterrains, le canal d’irrigation a permis l’établissement de deux lavoirs publics qui rendent les plus grands services aux ménagères qui viennent quotidiennement le visiter.

Comme eau potable, Seysses possède deux fontaines où va puiser une bonne partie de la population. L’autre a recours aux puits. Chaque maison a le sien.

 

—————- Climat —————–

Le climat de Seysses est tempéré ; la plus basse température atteint rarement 6 degrés au-dessous de zéro, même à l’époque des plus grands froids de décembre et de Janvier. Le plus haut degré de chaleur peut atteindre 35 degrés.

Les vents fréquents du midi sont une cause de désolation non seulement pour le village mais pour la contrée tout entière ; pendant l’été ils sèchent les récoltes en quelques jours et font perdre souvent aux cultivateurs le fruit de plusieurs mois de labeur incessant.

Au point de vue de la salubrité, on peut appeler Seysses le village par excellence. Il faut des circonstances exceptionnelles pour que les épidémies y fassent leur apparition. Cela tient à la situation du lien élevé, à son éloignement des cours d’eau et aussi à l’état de propreté  dans lequel il est constamment tenu.

 

—————- II – Population —————–

D’après le dernier recensement de 1881, le chiffre de la population s’élève à 1421 habitants, savoir :

Village proprement dit :            864 h

Faubourg d’Angaïs :              218 h

Hameau des Aujoulets :           71   h

Fermes et métairies :                268 h

_______

Total :    1421 h

 

-         Feux de chaque groupe

Village   ……………………  274

Angaïs    ………………..….     65

Aujoulets   …………………     21

Fermes     ………………….      68

______

Total :                428

Ce résultat de 1421 habitants tend plutôt à diminuer qu’à augmenter, quoique d’une manière peu sensible : les familles sont moins nombreuses ; d’autres émigrent vers la grande ville.

Voici quelques résultats statistiques pris à différentes époques et qui semblent confirmer ce que je viens d’avancer :

1830        ………..   1330 h

1840   ………..   1330 h

1867   ………..   1467 h

1872   ………..   1467 h

1880        ………..  1451 h

1881        ………..  1421 h

 

Sur 12 Conseillers municipaux, 8 habitent le village, 2 le faubourg d’Angaïs et 2 le hameau des Aujoulets.

 

—————- Culte —————–

Aujourd’hui la Commune est desservie par un prêtre seulement. Il y a six ans elle avait, en outre, un vicaire, et dans des temps beaucoup plus reculés, en 1780, on en comptait deux.

La grande partie de la population est d’un zèle outré pour tout ce qui est des cérémonies religieuses.

Ici on achète les consciences comme une marchandise quelconque. Une mission a eu lieu dans la première quinzaine du mois de mars dernier ; plusieurs hommes ont reçu, qui 20 francs, qui un pantalon, pour s’être approchés de ce que les Ministres de Dieu appellent : « Le tribunal de la pénitence. »

Il ressort de ce que je viens de dire que la religion catholique domine.

Je dois ajouter que les préjugés ne font point défaut. Ainsi, un très grand nombre d’habitants sont persuadés que la grosse cloche de Seysses a le pouvoir d’arrêter l’orage et l’empêche de franchir les bornes de la Commune. Par conséquent, malheur au carillonneur s’il n’était pas à son poste à l’annonce de l’orage, même pendant la nuit.

 

—————- Finances —————–

Seysses fait partie de la Perception de Muret.

Le regroupement des impôts a lieu tantôt là, tantôt dans la Commune, mensuellement, le premier Vendredi.

 

——– Postes et Télégraphes    ———–

Le service postal se fait de la manière suivante :

Un courrier spécial fait deux fois par jour le trajet de Seysses à Muret et réciproquement. La distribution dans la Commune est faite par les soins du facteur boîtier le matin, à huit heures et demie ; le soir, à cinq heures et demie. De la sorte deux distributions ont lieu dans le village ; dans la campagne, le matin seulement. Il ne peut en être autrement à cause de la distance trop grande qui sépare le chef-lieu et plusieurs métairies ou fermes. Le château de Lamothe entr’autres est situé à plus de cinq kilomètres.

Les Dimanches et autres jours fériés la distribution du soir est supprimée, même pour le village.

Télégraphe. Le Conseil municipal de 1883, en raison de l’importance de la localité et pour faciliter la rapidité des correspondances de Seysses avec les nombreux étrangers qui viennent faire leur provision de vin, prit une délibération, le 27 mai de la même année, demandant l’établissement d’un fil télégraphique.

La résolution prise est arrivée à bonne fin : depuis le mois de Juin 1884 le télégraphe fonctionne.

Le facteur boîtier est chargé de ce service ; il a obtenu l’autorisation de se faire remplacer dans ses fonctions par sa femme.

 

——-    Valeur du Centime    ——–

La valeur du centime est de 0.2551 et les revenus ordinaires s’élevaient, l’année précédente, à 2000Fr.

 

III

—————-  Productions   —————–

Seysses est un village essentiellement agricole. Ses principales productions sont : le vin, jusqu’à ce jour véritable source de richesse ; le fourrage, le blé et l’avoine. Ces deux derniers cultivés sur une petite échelle.

Les travaux des vignobles retiennent les ouvriers une grande partie de l’année. Quant aux procédés de culture, ils rappellent beaucoup ici la routine aveugle. Toutefois l’usage des faucheuses mécaniques, exclusivement réservé aux fourrages jusqu’à ce jour, vient d’être pratiqué depuis peu. Les champs de blé et d’avoine sont encore vierges de pareils outils ; on fait seulement usage des machines à vapeur pour dépiquer le grain.

On peut évaluer aux ¾ de la superficie totale, soit 1893 hectares, la quantité de terrain en nature de vigne ; à 350 hectares la superficie des plantes fourragères et à 232 hectares la récolte en blé et en avoine. Comme la superficie totale est de 2525 hectares, il reste 50 hectares qui constituent le sol du village et les divers chemins.

Pendant l’année 1884, la récolte en vin s’est élevée à 35000 hectolitres, à raison de 18 par hectare. La culture des plantes fourragères a produit soixante-dix mille quintaux, soit cent soixante-quinze par hectare de rendement annuel et en y comprenant les quatre récoltes.

Enfin le blé a donné 18 hectolitres par hectare et l’avoine environ 36 hectolitres pour une même surface.

Malheureusement le terrible fléau de la vigne a déjà commencé ses ravages et tout fait prévoir qu’ils iront en augmentant. Néanmoins, jusqu’à ce jour les dégâts sont relativement peu importants.

Le propriétaire du Château de Lamothe, M. de Lucy, a fait traiter au sulfure de carbone les parcelles de ses vignes les plus attaquées ; actuellement il se dispose, par les travaux qu’il poursuit activement, à pouvoir submerger plusieurs hectares, conformément à ce qui se fait depuis quelques années déjà dans le Bas-Languedoc.

 

—— Animaux et troupeaux divers ——

Un célèbre agronome a dit avec raison : Là où il y a beaucoup de fourrage il doit y avoir beaucoup de bétail pour avoir aussi beaucoup de fumier et par suite beaucoup de grain.

Ce principe est complètement ignoré des habitants de Seysses ; point d’élevé de bétail sauf quelques rares exceptions pour l’espèce chevaline. On trouve un troupeau dans les deux plus importantes propriétés seulement : M. Daguillon-Pujol et M. de Lucy.

Les fourrages sont livrés au Commerce en grande partie, soit à M. Baylac, de St-Lys, soit à M. Pons, propriétaire des Omnibus et des tramways de la ville de Toulouse.

 

———— Chasse et pêche ————

J’ai dit plus haut que la principale culture et par suite la principale occupation est celle de la vigne. Or la quantité de grain récolté étant bien inférieure, les travaux qui font l’objet de ce rendement ne demandent pas de longs jours ; de telle sorte que pendant le mois d’août ces travaux sont à peu près terminés. Aussi voit-on ici bon nombre de permis de chasse délivrés. Le premier propriétaire M. Daguillon, a une meute conduite par deux piqueurs.

D’autres habitants, en assez grand nombre, vont se distraire au bord du cours d’eau. Ceux qui attirent principalement nos pécheurs sont la Garonne, située à quatre kilomètres et le Touch à plus de cinq.

 

—— Mines, carrières, usines ———

Point de mines de carrières exploitées ou à exploiter ; point d’usines, ni moulins, ni manufactures.

 

——– Voies de Communication ——-

Les principales voies de Communication sont : la route départementale de N° 25 de Toulouse à Seysses avec embranchement sur Muret, Rieumes et St-Lys ; la route de Seysses à Ox et à Lavernose, remarquable parce qu’elle est l’ancienne voie romaine qui conduisait à Martres et à St Bertrand de Comminges.

« Voir le plan, 1ère page. »

Les importants marchés et foires de St-Lys y attirent, tous les mardis, bon nombre de personnes de Seysses, surtout les bouchers et les marchands de grain. Pour se rendre dans ce chef-lieu de Canton, il faut traverser le Touch sur un pont construit à frais communs par les deux communes intéressées : Seysses pour se rendre à St-Lys, St-Lys pour venir à Muret.

La construction de ce pont remonte à 1810.

Dans sa séance du 28 Juillet de cette année, le Conseil municipal vota la somme de 1159 francs pour sa part coopérative.

Les seuls moyens de transport qui permettent facilement les Communications avec le chef-lieu de Canton et d’Arrondissement ainsi qu’avec le département sont les diligences et le chemin de fer.

Les premières partent journellement, matin et soir, de Toulouse et de Muret pour se rendre à l’une et à l’autre de ces deux villes et en passant par Seysses.

Pour voyager en chemin de fer il faut se rendre à la gare de Muret, distante de Seysses de quatre kilomètres.

 

 

——–    Commerce local    ———-

Seysses, un des villages les plus commerçants du Canton vend aux négociants de Toulouse et de la région ses produits de vin ; la plupart des habitants font eux-mêmes les fournitures aux consommateurs et aux débitants de la grande cité. Une certaine quantité est expédiée, soit à Bordeaux, soit à Paris, par l’intermédiaire des marchands en gros ou des courtiers.

Pour ce qui est des denrées ou autres marchandises à vendre ou à acheter, on a recours aux marchés et foires, ou de Muret, ou de St-Lys.

Marchés de Muret- Tous les samedis ; foires, le dernier même jour du mois.

A St-Lys, les marchés ont lieu chaque mardi ; la foire le dernier mardi du mois.

A la suite du décret de la convention nationale du 14 août portant que chaque Commune avait la faculté de créer des foires et des marchés à son propre gré et sans l’autorisation préalable de l’autorité supérieure, il fut convenu à Seysses de l’établissement d’un marché hebdomadaire et de quatre foires annuelles.

Le marché devait avoir lieu le jeudi de chaque semaine et les foires, savoir :

La 1ère, le 4 février

La 2ème, le 1er mai

La 3ème, le 17 août

La 4ème, le 11  novembre

Après une année d’essai, ces créations, ne répondant pas au but proposé, on fut obligé de les annuler, à cause de la proximité de Muret.

 

—— Mesures locales en usage ——

Parmi les mesures locales encore en usage, je dois citer :

1° Dans les mesures agraires la pugnérée qui équivaut au 1/6 de l’arpent ou à  9 ares 48 centiares et la sétérée qui égale 37a92 ou les2/3 de l’arpent.

2° Dans les mesures de capacité ou fait usage du barral, mesure quotidiennement employée et dont la contenance est de 50 litres.

 

 

IV

——- Etymologie probable du nom ——

La partie de territoire situé à l’Est et limité dans le plan par une ligne bleue, était autrefois couvert de marais. On raconte que lorsque Tolosa à deux reprises différentes et à peu d’intervalle l’une de l’autre, fut livrée à toutes les horreurs de la guerre ; ses habitants vinrent enfouir des richesses considérables dans les environs. Plus tard, afin de s’assurer des trésors y soi-disant contenus, on dessécha ces marais et on alla même jusqu’à passer au crible toute la terre remuée. D’un autre côté il était important au premier chef, pour les propriétaires de ces terrains, de livrer à la culture une étendue de terrain généralement reconnu le plus fertile de la commune. Aussi est-il permis de croire que de grands travaux aient été exécutés, peut-être bien dans le premier but, mais aussi pour faire disparaître les grands amas d’eau qui s’y trouvaient.

L’origine du mot Seysses vient des eaux sèches. En voici une preuve évidente :

Au temps de l’occupation romaine, le territoire de Toulouse à St Bertrand de Comminges était, en partie, traversé par une voie romaine.

(Voir dans le plan, à la 1ère page, la route passant par Villeneuve, Seysses, et se dirigeant vers St Bertrand par Lavernose et Martres.)

La première mansion romaine était située ici, à 17 kilomètres de Toulouse ; on la désignait par ces mots :

(Aquae siccae.)

Plus tard, après le dessèchement des marais, le mot de (eaux) disparut et on ne conserva que celui de sèches. Encore aujourd’hui, quand on veut désigner le village par l’expression patoise, on prononce « sèchés. » Malgré cela on écrit Seysses.

Telle est, je crois, l’étymologie vraie du nom de ce village.

Une pièce d’or sans millésime ni effigie a été trouvée, par un cultivateur de l’endroit, dans un champ où étaient les marais. Dans ces dernières années, cette pièce a été échangée contre une somme de quinze francs.

 

——    Histoire municipale    —-

Il n’existe aux archives de la Mairie de Seysses aucun document, aucun titre qui puisse faire connaître l’histoire de la municipalité avant l’année 1760.

A partir de cette date, la municipalité se compose d’un Président, désigné sous le nom de Lieutenant de Juge, d’un Procureur fiscal et de quatre Consuls. Suivant la coutume les quatre consuls en exercice dressaient une liste de 30 conseillers-électeurs appelés représentants de la Communauté. Cette liste était envoyée au Procureur du roi et il était ordonné par le Juge que les trente conseillers électeurs seraient convoqués pour tirer au sort choisir, sur ces trente, le nombre de huit électeurs que nommaient les quatre Consuls.

Telle a été la constitution municipale de Seysses jusqu’en 1783 avec M. Laviguerie comme lieutenant de Juge et Sudre comme procureur fiscal.

Le 27 Avril de cette année, dans la maison commune du dit lieu furent mandés et assemblés en Conseil général les habitants de Seysses-Tolosanne.

Etaient présents : Monsieur Raymond  Sans, Conseiller du roi, notaire de la ville de Toulouse.

Bientenant du présent lieu, le syndic de M. ….. ?…., les autres Bientenants et quatre Consuls.

En 1788 a lieu l’élection d’un nouveau Président. Dans la réunion du 20 Juillet, Haut et puissant Seigneur, Messire Joseph, Marie, Gabriel, Etienne, Louis de Guillermin, Conseiller au Parlement de Toulouse, Seigneur, le dominant du grand  Seysses par opposition à Messire Daguin, Seigneur de Lamothe, est acclamé président de l’Assemblée et Despax, Notaire royal, syndic de la municipalité, 1er Consul.

A cette époque l’assemblée se compose de douze membres, savoir : le Président de l’Assemblée sus-désigné ; quatre Consuls ; cinq autres délégués M.Bruseau, prêtre, docteur en théologie et secrétaire greffier.

La Révolution de 1789 ayant amené un changement total dans l’Etat, une loi municipale fut publiée et les formes administratives des communes subirent une transformation complète.

Après les lettres patentes du roi, données à Paris au mois de Janvier 1790 et relatives à un décret de l’assemblée nationale pour la Constitutions des assemblées primaires et administratives, les nouvelles municipales furent organisées sur un plan uniforme. Il y eut encore quelque temps des maires, mais bientôt tous les représentants s’appelèrent officiers municipaux, procureurs de la Commune.

Ils reprirent le nom de Maire en vertu de l’art 20 de la loi du 28 pluviose, au VIII, et ils l’ont conservé depuis.

Monsieur Richard, alors Préfet de la Haute-Garonne nomma les citoyens Sans et Traversiers pou exercer, le premier les fonctions de Maire, le second celles d’adjoint, et dix conseillers municipaux.

Voici les noms des Maires depuis le 28 pluviose, an VIII, jusqu’en 1884 dans la Commune de Seysses.

28 pluviose an VIII      …….   Sans

18 pluviose an VIIII   ……. Traversier

1815       Marquis  de     Mailholas

1830       ……………..  Despax

1843       ……………..  Prévost

1852       ……………..  Dufaur

1866       ……………..  Traversier

1877       ……………..  Sudre

1878       ……………..  Prévost

1881       ……………..  Touzi

1884       ……………..  Dufaur

 

 

—————-    Idiomes    —————–

La langue principale est le patois, que parlent presque tous les habitants et par suite les enfants. Malheureusement cette fâcheuse habitude ne tend pas à disparaître. Les enfants qui fréquentent nos écoles parlent français tant qu’ils sont sous la surveillance des maîtres ; sitôt éloignés, l’influence de l’habitude les ramène bien vite aux dispositions naturellement acquises.

S’il y a des exceptions, elles sont encore très rares.

 

—————-    Mœurs    —————–

Les mœurs des habitants auraient besoin d’être réformées. Ici, plus qu’ailleurs, règne une liberté de langage qui fait mal juger. De plus la jalousie est la vraie source de haines personnelles ; aussi beaucoup de personnes vivent continuellement divisées ou ennemies.

Il me resterait encore beaucoup à dire au point de vue des habitudes acquises et qui sont loin d’être riches ; mais je crois plus devoir apprécier les habitants de Seysses autrement que je viens de le faire.

 

—————-    Cultes    —————–

Voir au même titre, page 6

 

—————-    Costumes    —————–

Les costumes sont ici comme à la grande ville où va d’ailleurs, pour la confection, la grande partie de la population.

 

———–    Alimentation    ———–

Seysses a trois bouchers, quatre boulangers, plusieurs épiciers, des jardiniers, etc …etc …

Comme c’est un village important par sa population, les marchands étrangers viennent en nombre y faire l’échange de leurs marchandises. Une seule chose fait défaut : la volaille. Les habitants qui en sont dépourvus vont faire leurs acquisitions à Muret, le samedi, jour de marché ou de foire.

 

———    Monuments    ———

Le seul édifice public qui mérite d’être signalé c’est l’Eglise.

L’Eglise de Seysses, la plus belle, la plus grandiose sans contredit de toutes les églises rurales du Département, fut construite en 1784, quelques années avant la grande Révolution, d’après les plans de M.Hardy, habile Architecte de Toulouse, le même qui, à cette époque, dirigeait la reconstructions de l’Eglise de la Daurade de cette ville.

Pour subvenir à une telle dépense, les nombreux communaux que possédait Seysses avant cette époque furent aliénés pour une somme de cent cinquante mille livres. Elle fut même de beaucoup insuffisantes et l’église actuelle n’aurait jamais pu être faite dans de pareilles conditions sans les offres gracieuses de Monsieur le Baron de Guillermin.

La vue de ce bel édifice s’étend à plusieurs lieues à la ronde ; on l’aperçoit du haut de la côte de Castelneau-d’Estrefonds, canton de Fronton.

Son heureuse situation attire les regards de tous les étrangers qui viennent dans nos murs.

L’église de Seysses, ainsi que l’indique le plan ci-après, est placée au milieu d’un square de trois cent mètres de circonférence, sur une point culminant situé au centre du village.

Une bordure de platanes entoure le mur d’enceinte. A la belle saison, l’allée indiquée est couverte d’ombre et fournit un but de promenade à bon nombre d’habitants. Des bancs de pierre, placés de distance en distance, permettent de se reposer. Souvent même, dans la semaine, pour être plus tranquille, on peut, un livre à la main, aller entendre le ramage des oiseaux qui s’y donnent rendez-vous et, tout en nourrissant l’esprit, respirer à la fois un air pur et toujours frais.

 

—————-    Archives    —————–

Les archives communales comprennent seulement les registres de l’Etat civil : les plus anciens remontent à 1760 et les délibérations y contenues n’ont aucun caractère important qui mérite d’être cité.

 

___________________________________

___________________________________

 

 

Biographie du baron de Guillermin

 

Le baron de Guillermin était Conseiller au parlement de Toulouse et Seigneur de Seysses.

Appartenant à une famille des plus charitables, il était, lui aussi, toujours disposé à venir en aide.

Au moment de la reconstruction de l’église actuelle, en 1784, il s’engagea à avancer toutes les sommes nécessaires, sans intérêts, à la seule condition qu’elles lui seraient rendues remboursées par annuités de 1500F chacune. (Délibération du 27 Juillet 1788.)

Cette libéralité militant en faveur de la Commune qui, d’ailleurs, à cette époque, n’avait point les ressources, il fut délibéré par acclamation.

Dans la séance du 29 novembre 1789, qu’il serait posé une pierre au frontispice de la nouvelle église, sur laquelle seraient gravés les armes du Seigneur de Guillermin.

Aucun indice ne faisant connaître l’endroit de cette pierre, il est à supposer qu’elle a été cachée par la Construction de la flèche, commencée longtemps après.

La place publique de Seysses porte actuellement le nom de place Guillermin.

Comme ses collègues du Parlement, la baron de Guillermin fut condamné et exécuté à Paris le 20 avril 1794.

 

_________________________________________________

_________________________________________________

Annexe au

chap … IV

_________________________________________________

_________________________________________________

 

Enseignement

_________________________________________________

Jusqu’à la Révolution de 1789, Seysses n’a eu ni Maître ni Maîtresse d’école.

A partir de cette époque et jusqu’en 1800, l’enseignement était donné complaisamment aux membres des meilleures familles de la localité par un instituteur de l’époque, sans titre de capacité aucun.

Son nom était Clauzolles.

Néanmoins on ne doit point méconnaître les services qu’il a rendus, car on doit toujours lui savoir gré d’avoir rempli ces fonctions gratuitement.

Les rares personnes qui, alors, recevaient l’instruction se rendaient journellement au domicile du sieur Clauzolles. C’est dire que le local à ce destiné était sa propriété et non celle de la Commune.

De 1800 à 1820 l’enseignement a été donné, toujours gratuitement, par M. Lacurie ; seulement à cette époque la Commune votait annuellement 70 Fr pour le loyer et le jardin de l’Instituteur.

(Délibération du 10 Messidor an VIII de la République française).

De 1820 à 1830, M.Ratier, Géomètre, succède à M.Lacurie.

Depuis cette dernière date l’enseignement est confié à M.Traversier qui exerce, en qualité d’Instituteur Communal jusqu’en 1852, époque à laquelle il donne sa démission.

 

—————-    Institutrices    —————–

L’enseignement donné aux filles a été dirigé successivement par les demoiselles Pagé et Beaufils. Comme pour les garçons, l’instruction était purement gratuite et reçue dans le local des Maîtresses susnommées.

Cet état de choses a duré jusqu’à la nomination de M. Traversier dont je viens de parler.

Avec lui l’école devint mixte jusqu’en 1852.

Si, à cette époque, l’enseignement était borné aux plus étroites limites, l’ère des lumières n’était pas près de s’ouvrir : l’influence cléricale et un Conseil partisan de l’ancien régime favorisèrent l’arrivée des Congréganistes, et comme instituteurs, et comme institutrices.

En 1841, le 4 avril, M.Vignial, desservant d’alors avait fait une offre dans le but de construire une maison pour l’établissement de trois sœurs de la croix, avec le mobilier, le linge et les rentes nécessaires à leur nourriture, à la charge par la Commune de fournir la somme de 250fr à titre de subvention.

Cette offre, quoique refusée, n’était point de nature à décourager M.Vignial, car il ne se montra désormais que plus zélé pour la réalisation de son but.

Ce qui le prouve, c’est que le 13 avril 1851 le Conseil Municipal acceptait le legs de Justine Trébosc, en vue de fonder un établissement de sœurs et de Frères. Nul doute que cette dernière avait obéi aux instances du Directeur de sa conscience.

Au moment où M.Traversier, instituteur communal, résignait ses fonctions, le Conseil par délibération du 16 décembre 1853, proposait de nommer public un des trois Frères qui exerçaient depuis en peu en qualité d’instituteurs libres. L’autorité supérieure ayant sanctionné son vote, l’enseignement congréganiste fut substitué à l’enseignement laïque pour les garçons et pour les filles.

Comme on le voit, l’enseignement des deux sexes a été dirigé par des Congréganistes pendant 30 ans (1852-1882.) Il était public pour les garçons seuls.

En 1181, le Conseil municipal était composé, (sauf deux exceptions), d’hommes de liberté et de progrès, qui avaient hâte de transformer l’enseignement jusqu’alors reconnu insuffisant. Aussi le 23 mai de cette année il votait la création d’une école publique de garçons dirigée par un maître laïque.

Le 22 Janvier 1882 l’enseignement public laïque a été confié à M.Fourtet, instituteur à Roques, canton de Muret.

Au mois de Mars suivant Mademoiselle Mauran, institutrice libre à Carbonne, prenait la direction de l’école laïque de filles.

Le premier a pris possession du local de la Mairie, approprié après son arrivée ; la deuxième a occupé une maison, louée à cet effet. Mais ce dernier local étant de venu complètement insuffisant pour recevoir 32 élèves, il a fallu en chercher un autre qui remplaçât avantageusement le premier, par conséquent plus vaste. Cela a nécessité de sérieuses recherches ; toutefois on en a trouvé un plus grand et mieux approprié à son usage à tous les points de vue.

Moyennant un loyer annuel de 325 francs l’école publique laïque de filles est actuellement bien installée.

Si Melle l’institutrice a eu primitivement à souffrir de l’exiguïté du local, l’instituteur n’a pas été mieux partagé par suite du retard apporté dans les appropriations. Pendant six mois durant, il a du faire la classe, tantôt dans la salle de la Mairie, tantôt dans la pièce destinée à devenir la classe existante, dont la moitié était occupée par le bureau de poste et donnait ainsi accès au public toute la journée.

Aujourd’hui, chacune des deux écoles publiques se trouve à peu près dans les conditions voulues comme logement et comme matériel. Sans doute, des améliorations à réaliser feraient l’objet de besoins urgents, mais il faut savoir attendre, le Conseil réactionnaire de ce jour étant trop peu disposé en faveur des écoles laïques.

Les deux écoles publiques sont fréquentées journellement par 70 élèves, soit 36 garçons et 34 filles, les cas de maladie exceptés. Quelques élèves parcourent plus de cinq kilomètres pour venir recevoir la nourriture intellectuelle.

Généralement la fréquentation quotidienne est très satisfaisante.

 

Etat de l’instruction.

L’instruction donnée  jusqu’à ces dernières années était des plus modestes : le catéchisme et l’histoire sainte, antérieurement à la loi du 28 mars 1882, la lecture, l’écriture et le calcul mécanique faisaient l’objet du programme.

 

————    Conscrits illettrés    ————-

L’année dernière, il n’y a pas eu de conscrit illettré. Tous les conjoints ont également signé aux registres de l’Etat civil.

 

———–    Institutions scolaires    ———-

Le Conseil municipal Républicain de 1881, à qui revient l’honneur de la création des écoles nouvelles, n’avait cependant pu arriver à en rendre l’organisation complète. Une grave lacune restait à combler par suite de l’absence de bibliothèque.

Au mois de février 1884, le maître laïque, désireux de placer Seysses au rang des plus modestes villages à ce point de vue, fit une souscription à domicile qui produisit 173Fr. Cette somme a été entièrement consacrée à l’achat de livres, puisque l’Ecole était préalablement pourvue de l’armoire-bibliothèque.

Deux mois après, fin mars, Monsieur le Ministre de l’Instruction publique, faisait une concession de 25 volumes, ce qui portait à 114 le nombre de ceux qui figuraient sur la liste.

Le public n’a pu puiser à la bibliothèque de l’école communale qu’au mois de Juin.

Malheureusement c’était l’époque des grands travaux, aussi peu de personnes ont lu : 80 seulement.

Je dois ajouter que l’Ecole libre congréganiste possède aussi la sienne, grâce à la générosité de ses nombreux et riches partisans.

Aussi une partie seulement de la population vient puiser ici.

 

———–    Caisse des Ecoles    ————

Le même Conseil municipal avait voté 200 francs, inscrits sur chacun des budgets de 1883 et de 1884, pour que les fournitures classiques fussent données gratuitement aux élèves des deux écoles publiques. Cela a duré jusqu’à fin décembre de l’année 1884.

Une municipalité hostile ayant remplacé l’ancienne, mai 1884, ces 200 francs ont été supprimés pour 1885.

Sur l’initiative des vrais partisans de l’enseignement laïque, une association républicaine de 100 membres a pris un engagement d’honneur afin de combler la regrettable lacune qui allait exister par suite du refus obstiné du nouveau Conseil.

_________________________  Chacun des membres verse mensuellement 0fr,25 centimes, ce qui donne par trimestre un total de 75fr et annuellement 300Fr grâce à cette louable générosité, les fournitures sont gratuites comme par le passé.

 

———–    Caisse d’épargne    ————–

Une caisse d’épargne scolaire est instituée dans l’école de garçons ; elle comprend 7 déposants. Le montant des versements s’élève à 135 francs.

 

———    Traitement des Maîtres    ——–

En sus du traitement afférent à chacun en raison de la classe à laquelle il appartient, institutrice et instituteur recevaient une allocation communale de 200F.

Depuis le 1er Janvier 1885 tout est enlevé. Pareille décision a été prise par nos édiles, voulant ainsi donner une nouvelle preuve de leur sympathie aux instituteurs qui ne revêtent pas une soutane.

Telle est, au 1er mai 1885, dans la Commune de Seysses, la vraie situation en ce qui concerne les Ecoles, l’enseignement et les maîtres.

(Voir au milieu du manuscrit, le plan de l’école des garçons)

 

 

 

 

___ 2ème Partie ___

Seysses avant 1789

Le village de Seysses rappelle des souvenirs historiques qui se rattachent à la bataille de Muret. En 1213, le camp ennemi s’étendait jusqu’à la plaine de Fourc, à l’endroit désigné dans le plan par une teinte rouge.

Les agriculteurs de cette Commune ont trouvé en ce lieu plusieurs ossements de cadavres et des armes qui remontaient à cette époque.

Le vieux chemin qui part de Villeneuve – les Cugnaux et vient rejoindre la route de Seysses à Muret, à Terrery, propriété de M.Lupiac, remonte aussi à cette époque et est désigné pour cela par les mots :

Le chemin des Romains.

Il limite la propriété de Fourc sus désignée. On voit encore à Seysses les restes d’un vieux château qui était habité avant la Révolution ; on se rend compte de l’épaisseur des murs de 1m50. On peut aussi visiter la tour où se trouvaient les oubliettes.

Ce château appartenait à un parent de M. de Guillermin ; ses restes sont aujourd’hui la propriété de M.Olières ex-adjoint au Maire.

M.de Guillermin habitait le château qui a été la propriété de M.Prévost et que possède aujourd’hui son gendre, l’unique héritier, M.Daguillon-Pujol.

 

Fait à Seysses, le 1er Mai 1886

L’instituteur

Fourtet

 

 

Au feu !!!

…Dont on aimerait bien qu’il renaisse de ses cendres.

 

Mais si, vous savez bien, le feu de la rue Boltar, celui qui ne marche plus, qui ne fait que clignoter. On est pas mal à s’être demandé qui a la priorité (pour info, ce  sont les voitures de la rue Boltar qui l’ont). Et puis, pas facile de traverser, maintenant, pour les piétons…

En fait, ce feu est en panne. Monsieur Pace a expliqué à la réunion de quartier n° 1 que le syndicat d’électricité de la Haute-Garonne avait commencé par demander 120 000 euros pour le changer… Une paille.

Bon, ils vont nous en vendre un un peu moins performant, donc moins cher :   60 000 euros, payé à moitié par le conseil général et à moitié par la commune (c’est-à-dire de toute façon, complètement par nos impôts, non ? ).

Ah, le coût de la vie…

Un petit peu d’histoire pour ce feu, mis en place en 1981 (eh ouais, y en a qui étaient déjà là et qui s’en souviennent) :  Merci à Monique qui nous a fait passer l’article que nous joignons à notre information.

Si vous-mêmes avez de vieux articles, ou de vieux documents, vous pouvez nous les faire passer. Un clin d’oeil au passé, c’est toujours sympa, même pour les plus jeunes.

Et puis, le passé, c’est un lien de plus entre nous.

Bruno Berbis

 

 

 

P.S. : Je vous ai agrandi le texte parce que je trouve qu’il vaut son pesant de cacahuètes…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Powered by WordPress | Designed by: photography charlottesville va | Thanks to ppc software, penny auction and larry goins