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A quoi ressemblait notre centre ville il y a deux cents ans ?
Un plan, peint à la main, a été réalisé pour un particulier en 1808. Une copie de ce plan se trouve dans l’escalier de la mairie. C’est un petit format (30cm sur 40 environ). Il donne des indications sur la physionomie du centre de Seysses au début du XIXième siècle, sous Napoléon.
On note que les principales rues du centre ville sont déjà tracées, mais qu’elles ne sont qu’incomplètement habitées. L’Eglise vient juste d’être construite, en remplacement de la précédente, plus petite, mais au même endroit.
On peut y repérer les maisons qui existaient déjà à Seysses en 1808, et dont on peut donc penser qu’elles ont été construites bien avant. On voit en particulier qu’il restait encore quelques maisons sur la place, appelées à disparaître. Pour pouvoir construire l’église, peu avant la Révolution, on en avait détruit plusieurs, la première église étant plus petite et prenant moins de place. Il y a aussi plusieurs fermes, en plein centre.
Le quartier République / Bergeaud / Vieux Chemin Français : Le bâtiment religieux correspondant à l’actuelle Ecole Saint-Roch n’existe pas encore. La rue de la République n’est construite que sur un de ses côtés, celui qui donne sur le parc. Les rues Bergeaud et Vieux chemin Français sont peu construites. On y voit des exploitations agricoles. Le château, lui, n’a pas encore toutes ses dépendances.
Quartier de l’ancien Clavaire, premier cimetière de Seysses. On repère le lavoir du parc, aujourd’hui en partie détruit (il était très fréquenté par les gens du voyage, ce qui ne plaisait pas à tout le monde…). On remarque un plan d’eau, aujourd’hui réduit à une mare dans la parc. Cet endroit est le lieu de résurgence de plusieurs sources. La rue Boltar (Grand Chemin) est barrée par le Binos et par un bois, remplacés aujourd’hui par la route. A l’époque, on traverse le Binos à gué. Quelques décennies plus tard, le carrosse de Louis-Philippe s’étant embourbé en passant le Binos, on construisit sur son ordre un pont, qui est toujours celui sur lequel nous roulons et marchons.
Quartier de l’Ecole Paul Langevin. On reconnaît la rue Savignol, qui alors, n’est qu’un chemin sans maisons. Une vigne ou un verger se trouve à l’emplacement de l’actuelle école élémentaire. On voit l’allée de platanes qui conduit à l’ancien château, aujourd’hui disparu et remplacé par une maison de maître, habitée par la même famille seyssoise depuis deux siècles (famille Sens, qui donnera à Seysses un maire, sous Napoléon Bonaparte). Les dépendances du château, toujours là aujourd’hui, et les jardins potagers sont dessinés.
On voit le lavoir de la Canette, mais ce sont des jardins maraîchers qui sont dessinés à la place de la Poste. Le Binos là aussi se passe à gué, et le chemin est très pendu. Tout sera remblayé lors de la construction du pont, puis de la route, pour atténuer la pente. Ceci explique que l’actuel lavoir soit sous le niveau de la route, comme la source qui jaillit à cet endroit, et ou nombre encore de seyssois viennent chercher leur eau.
Outre l’intérêt historique de ce document, on ne peut qu’être touché par le caractère très personnel de l’oeuvre : son auteur a poussé le sens du détail jusqu’à dessiner l’ombre des arbres. Le travail de mise en couleur est aussi remarquable. A une époque où l’iconographie est très peu développée, c’est finalement la vision presque vivante, habitée, d’un territoire que ce document transmet.