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Expo Médiathèque : dessins de Mary Weber
A ne pas rater !
Médiathèque : Derniers jours pour voir l’exposition des dessins de Mary Weber
Une première chose nous touche lorsque nous découvrons l’exposition mise en place actuellement par notre médiathèque : tiens, ce sont des dessins qui cette fois sont donnés à voir. Et ce n’est pas si souvent. Il faut dire que peu d’artistes se lancent dans une telle production, exigeante et périlleuse.
Pourtant, parmi les productions artistiques que nous côtoyons, aucune n’est aussi proche de chacun de nous que le dessin, technique à laquelle nous nous sommes tous essayés avant même de savoir écrire, tout petit enfant, et qui, même, a sans doute été dans l’histoire de chacun un moment fort : qui n’a pas en lui la trace de son émotion lorsque sa main d’enfant, armée d’un crayon mal tenu, sur un bout de papier – ou parfois la tapisserie de la chambre – a fait apparaître, ô miracle, les traits d’un objet enfin à peu près ressemblant à ce que l’on voulait. La sensation de nos petits doigts crispés, pas encore disciplinés ; le crayon qui glisse, la mine qui refuse d’aller là où notre œil la voyait déjà, cette frustration à voir la réalité refuser de se laisser figurer sous notre main ; notre concentration, tout notre corps tendu, le poignet vite douloureux ; et nos efforts parfois enfin récompensés d’avoir fait naître du néant de la page un bout de vie cristallisée que nous brandissions très fiers sous le nez de nos parents ou de la maîtresse.
Quand j’ai vu les dessins de Mary, si parfaits, c’est tout ce vécu qui d’abord est remonté en moi. Et, je dois bien le dire, surtout le souvenir de la frustration à ne jamais approcher d’assez près la réalité. Mais comment fait-elle ? Comment fait-elle ? Tout y est : la forme, le volume, l’ombre et la lumière, la mise en espace, la vibration du temps, l’émotion. C’est au-delà du relief : dans son travail, l’à-plat confine à la matière. On en oublie le papier qui a servi de support : le dessin s’en détache pour venir vers nous, en nous, d’intimité à intimité. Mais c’est exactement ça que nous avons toujours voulu réussir, sans jamais y arriver !
Alors, on commence à parcourir la médiathèque en cherchant où sont les dessins suivants. On veut en voir plus, savoir ce que ça raconte, ce que ça dit de cette Mary insoupçonnée qu’il nous semblait connaître déjà. Et à chaque découverte, c’est le même constat : une technique parfaitement maîtrisée, des choix d’artiste renouvelés, intimes ; et des explorations de gris, des noirs sur noirs, des incrustations de couleurs. Nous allons d’enchantement en enchantement. Là c’est la finesse du trait qui nous frappe, là le rendu de la lumière, la sensibilité d’un regard d’enfant ; là l’originalité du thème ; là encore le choix du papier. On va de mur en mur, et on finit par découvrir… mais que c’est toute une production ! Toute une production ! Et après le « Mais comment fait-elle ? », vient en nous un « Mais où trouve-t-elle tout ce temps ? ». Mary, nous la savons maman, épouse, professionnelle rigoureuse et si attentive aux seyssois, citoyenne ; toujours souriante, et semblant regarder le monde autour d’elle comme nous, à présent, nous regardons ses dessins : charmés de tout. C’est un tour de passe-passe, la transmission d’une part d’humanité et de grâce, réussis par l’alliance d’une technique artistique accomplie et d’une âme généreuse et bienveillante.
Mary, encore ! Réinventez-nous le monde. Nous en avons tellement besoin.
A ne pas manquer : concert le dimanche 16 décembre
Pour les habitués, attention, le lieu change !
Nous sommes nombreux chaque année à nous retrouver au moment de Noël pour écouter le concert toujours émouvant des têtes blondes et moins blondes seyssoises, le concert de la Cantarelle.
Cette année, il aura lieu dans un autre lieu emblématique de Seysses, même s’il est moins connu. Au plaisir d’entendre de belles musiques, se joindra donc celui de découvrir la chapelle des sœurs de la mission étrangères et le couvent de Lamothe, au nord du territoire seyssois, domaine bordé par le Touch.
Le couvent, situé sur le domaine de Lamothe, est la Maison-Mère de l’Institut des Soeurs des Missions Etrangères of the Foreign Missions Sisters (I.S.M.E.). Cette congrégation a été fondée en 1931 par le Père F. Nassoy et par la Mère Supérieure Marie Dolorès (Marie Dolorès de Fraser, née en Argentine et initialement mariée à un lord anglais). Le couvent est associé à une autre congrégation en Inde, dédiée à l’éducation et à l’émancipation des jeunes filles. Le père Nassoy avait exercé une longue mission dans ce pays où le sort des filles l’avait ému.
Le 22 juillet 1931, une première messe est célébrée dans la petite chapelle. Cette date est considérée comme le jour de la fondation de l’Institut.
Rendez-vous donc dimanche prochain, pour un concert…. chauffé.
Comme chaque année, des gâteaux et autres crêpes seront proposés à l’entre-acte.
Patrimoine
Il est encore temps
de réduire ses impôts
grâce l’église de Seysses !
Notre église est en travaux :
J’écris ‘notre’ église, bien que je sois athée, parce que l’église de chaque commune est un bien public et communal, depuis la révolution française. Par la suite, la Loi du 2 janvier 1907 concernant l’exercice public des cultes a confirmé que les églises paroissiales construites avant 1905 (c’est le cas pour Seysses) étaient propriétés des communes, et affectées gratuitement aux diocèses pour le culte catholique. La loi prévoit également que les lieux de culte construits après 1905 sont propriétés des diocèses, s’ils ont été construits par ces derniers.
Pour mémoire, l’église de Seysses a été construite à la fin du XVIIIème siècle d’une part à partir des fonds publics de Seysses, largement aidée dans cette dépense par le baron Guilhermin, seigneur de Seysses et propriétaire du château (actuelle clinique) qui a fait l’avance des fonds ; d’autres parts à partir de la contribution importante des ecclésiastiques locaux qui touchaient les grosses dîmes (impôts dû aux ecclésiastiques sur le blé et le vin). La dîme étant de toute façon payée par la population, à l’arrivée, c’est cette dernière qui a, directement ou indirectement, financé notre église.
J’écris aussi ‘notre’ église, parce que ce bâtiment cristallise un ensemble de symboles et de fonctions que nous partageons tous, que nous soyons croyants pu pas, ensemble de symboles et de fonctions qui nous conduit à lui attribuer une signification commune et partagée. Symbole identitaire d’abord : en tant que patrimoine ancien, non seulement par sa présence forte au cœur de ville, mais aussi parce qu’elle est visible de loin, l’église participe de l’identité de la commune.
Lieu du lien social, encore aujourd’hui : l’église reste un des vecteurs du lien social, soit par les offices religieux qui s’y tiennent, soit par les concerts qu’elle accueille, soit par le marché qui s’y adosse, mais aussi parce qu’elle est un repère facile pour se donner rendez-vous quand on ne connaît pas Seysses.
Présence sonore et tintinnabulante enfin, l’église rythme la vie des ceux d’entre nous qui vivent assez près pour entendre les cloches égréner les heures, solliciter de nous une pensée pour un enterrement, susciter un sourire pour un mariage, saluer l’heure du repas, ou l’heure du repos, midi et soir, avec l’angelus. Ses luminères, pour Noël, haut dans le ciel et dans la nuit, réveillent en nous notre âme d’enfant.
Au centre de notre grande place, elle est une respiration dans la densité du paysage urbain, et c’est à son ombre que se tient depuis tant d’années notre marché le vendredi matin. Peut-on imaginer notre ville sans elle, au débouché de la rue de la République, dans l’alignement de la rue du Général de Gaulle, depuis l’école, où, en hauteur sur l’autre rive du Binos, on la découvre dépassant des toits de nos maisons.
Notre église est un beau bâtiment, reconnu par les Bâtiments de France qui l’ont classée dès : Elle est un témoin de l’architecture traditionnelle toulousaine. L’église renferme des trésors d’art et d’artisans dont un est classé :
Nous sommes dépositaires de cette beauté, de ce patrimoine, et nous sommes responsables de sa transmission aux prochaines générations, qui seront croyantes ou pas, mais qui sauront elles aussi s’émerveiller. Ces futures générations plus tard seront athées ou pas, mais aujourd’hui elles croient en nous, en notre capacité à gérer, pour eux plus tard, à leur léguer ce que nos anciens nous ont confié. C’est aussi par respect pour nos anciens que nous devons l’entretenir, la conserver. Qui, jamais, la reconstruira si elle disparaît ?
Cette église, le lavoir de la poste, le parc de la Bourdette, l’ancienne halle devenue notre médiathèque, c’est à peu près tout ce qui nous reste, nous, citoyens, de notre patrimoine le plus ancien, puisque le château est privé. Que nous soyons catholiques ou pas, cette église est notre propriété commune. Chacun peut y entrer pour y goûter le calme, la fraîcheur, s’y recueillir, contempler le travail de tant d’artisans qui, autrefois, ont contribué à la rendre belle. Prendre la mesure du temps qui s’est écoulé depuis la révolution française, et ce que nous en avons fait.
J’écris enfin ‘notre’ église parce que ce bâtiment en cette fin 2018 a besoin de nous. Pour reprendre les mots de la Fondation du Patrimoine, fondation partenaire de l’action de Stéphane Bern (le loto du patrimoine), c’est « un édifice ancien sur lequel le temps a fait son œuvre ». Par ailleurs, il a été construit sur un terrain remblayé à la suite de la destruction de dix maisons qui occupaient l’emplacement autour de l’ancienne église, plus petite. Le remblai avec le temps s’est un peu affaissé, et avec lui le clocher, qui penche légèrement vers l’avant.
Un ensemble de travaux sont en cours :
¨ dépose des enduits intérieurs instables
¨ changement des briques dégradées et tout particulièrement celles des soubassements
¨ traitement des fissures intérieures et extérieures de faible importance par coulinage et rejointoiement
¨ mise en place de tirants dans la façade Ouest et dans les murs perpendiculaires à cette façade sur deux niveaux
Restauration des parements :
¨ nettoyage des parements
¨ purge, relancis de briques, rejointoiement à la chaux, coulinage
¨ changement des éléments en pierre de taille
¨ traitement étanchéité des terrasses (balustres)
¨ mise en place de couvertines sur les reliefs de modénatures (corniches, fronton)
¨ mise en œuvre de badigeons et d’eaux fortes sur les maçonneries restaurées
¨ restauration du portail bois et mise en peinture
Le coût des travaux avait été évalué à 488.958,26 € TTC. On sait aujourd’hui que cette somme va être dépassée en raison de travaux de consolidation supplémentaires imprévisibles. L’aide de tous n’est donc pas superflue.
Un appel à don a été organisé par la Fondation du Patrimoine :
https://www.fondation-patrimoine.org/les-projets/eglise-de-seysses
La souscription a été ouverte il y a plusieurs mois, sans que (presque personne) ne la remarque. Pour le même projet, la petite commune de Laroque-D’Olmes en Ariège a recueilli 24500 euros. Nous, avec plus de trois fois plus d’habitants, nous n’en sommes qu’à 650 euros, à un mois et demi de la fermeture de la souscription.
Et pourtant, nous sommes tous bénéficiaires de la présence de ce beau bâtiment communal dans notre environnement.
Qui plus est, les deux tiers de votre don vous sont reversés en défiscalisation. Vous donnez 100 euros, cela vous revient à 34 euros ! Trois paquets de cigarettes, quoi. Alors…
Sur ce sujet, vous pouvez consulter l’article du site de ma mairie de Seysses :
https://www.mairie-seysses.fr/leglise-de-seysses/