En avant…. MARCHE !
Un chemin est de façon multiple
un objet social, enraciné
dans la culture collective
- Sur ses premiers dessins, l’enfant figure un chemin qui arrive à la porte de la maison, ou qui en part. Il sait que la maison n’a pas de sens sans ce lien avec un ailleurs.
- Le chemin relie un groupe d’hommes à un autre groupe d’hommes : c’est un lien social.
- Le chemin s’implante sur un territoire qui est commun à un groupe d’hommes : la commune, terre mise « en commun », terre sociale.
- Le chemin est un bien partagé par tous, au service de tous : c’est un chemin commun, un chemin communal, dont chacun a la responsabilité.
- Un chemin structure le territoire, donc l’espace social.
L’organisation de nos vies est devenue telle qu’aujourd’hui nous quittons nos maisons pour monter dans nos voitures, pour aller dans des lieux anonymes (rocades, magasins et bureaux, le plus souvent) où nous passons en vitesse, souvent absents de nous mêmes, avant de remonter dans nos voitures et de retourner dans nos maisons, dans l’espace clos de notre terrain privé.
Le chemin, ce lieu où le temps se ralentit, où il devient possible de regarder autour de nous – et plus seulement devant nous, est le lieu où l’on croise l’autre : croiser l’autre, c’est se souvenir qu’il existe, c’est la porte ouverte à la rencontre de ceux avec qui on partage un territoire.
Enfermés dans nos pavillons, nous rendons-nous encore compte que nous partageons un territoire, qui s’appelle « la commune », qui nous est donc « commun », dont chacun d’entre nous – et pas seulement une équipe municipale – a la responsabilité ? Nous rendons-nous encore compte qu’en venant habiter là, sur ce territoire, nous avons choisi de vivre ensemble, depuis des générations parfois ?
Bruno Berbis