Lé cant dé Seyssés – 3
Patrimoine culturel :
Lé Cant dé Seyssès – 3
Lexique et toponomie :
Ce chant évoque plusieurs noms du Seysses d’autrefois, aujourd’hui oubliés ou disparus.
- Strophe 1 : le Grand Chemin (rue du Général de Gaulle), Engays qui a donné le chemin de Gay (prononcer ‘gaille’), la place Guillermin, du nom du propriétaire du château de Seysses qui, juste avant la Révolution Française, a fait édifier l’église actuelle par l’architecte de la Daurade à Toulouse, et du même coup à fait tracer la place autour de l’église, place qui a porté son nom. Guillermin a été guillotiné peu après…
- Seyssès-Tolosano : En occitan ‘Seyssès’ se prononce ‘seychèsse’, en lien avec l’origine du nom donné à notre territoire par les romains, acquae sicae, eaux asséchées, donc ‘seychès’. ‘Tolosano’ permet de ne pas confondre Seysses-Tolosane avec la commune de Seysses sur Saves.
- Strophe 3 : l’acétylène brille : allusion aux lampes à gaz, pour l’éclairage, ce gaz étant de l’acétylène (C2H2). Ceci permet de dater le chant d’entre les deux guerres (première moitié du XXème siècle).
- Les lavandières : elles se retrouvaient au lavoir, en particulier le lavoir de la Canette, près de la poste.
Ce lavoir ne semble pas ancien… et pourtant : un plan de Seysses datant du XVIIIème siècle signale à cet emplacement un lavoir. Ce lavoir était de construction traditionnelle, en briques foraines. Peut-être même était-il recouvert d’un toit. Le chemin correspondant à l’actuelle rue Savignol, descendait plus raide, jusqu’au Binos, puis remontait. Il n’y avait pas le pont actuel sur le Binos.
Lors du développement de l’urbanisation dans cette direction, il a fallu améliorer ce passage peu commode, souvent boueux. On a construit le pont sur le Binos (peut-être contemporain de celui de la rue Boltar, donc Louis-Philippe), et on a rehaussé du coup le niveau de la chaussée. L’ancien lavoir s’est retrouvé enterré, et on en a reconstruit un par-dessus, au même emplacement. C’est celui que nous voyons aujourd’hui, que certaines anciennes du village se souviennent avoir utilisé.
Ce lieu est donc un lieu de mémoire : ça a toujours été l’emplacement d’un des lavoirs de Seysses, et ça le reste. A quand sa mise en valeur ? Quelques fleurs, un filet d’eau qui coule et murmure, un toit et une charpente traditionnelle, un éclairage le soir ne seraient-ils pas les bienvenus ?
A vos crayons ! Sur la base de la photo qui accompagne cet article, ou de votre propre plan, imaginez et dessinez une mise en valeur du lavoir de la Canette ! Nous les mettrons en ligne avec cet article.
Attention : ce lavoir se trouve dans le périmètre de l’église qui est classée. Votre proposition doit s’intégrer au style de cette dernière, ou à l’esprit du ‘village’.
Enfin, si vous connaissez quelqu’un qui se souvient de l’air de ce chant, ou de tout autre chant seyssois, en français ou en occitan, et qui pourrait nous le fredonner, n’hésitez pas à le mettre en contact avec nous. Cette mélodie fait partie du patrimoine seyssois, et il ne faut pas la laisser perdre. Nous pourrions l’enregistrer et la mettre en ligne.
Bruno Berbis