Crématorium : qui refuse le débat ?

Qui refuse le débat ?

où c’est celui qui dit qui y est

 

Dans son communiqué à la Dépêche du 2 mars 2017, le maire de Seysses indique qu’ « un groupe de personnes est désormais présent lors des séances du conseil municipal, pas pour débattre démocratiquement et sérieusement, mais pour imposer son point de vue d’opposition au projet de crématorium porté par le Sivom SAGe. » (cliquer sur l’image pour lire l’article, puis revenez au texte par la touche ‘échap’)

Mais les images du conseil municipal du 1er février, à la suite duquel ce communiqué est publié dans La Dépêche, font apparaître que ce qui est dit par le maire est inexact.

 

Ce qui est exact

Il est exact que les derniers conseils municipaux, ont vu en effet une présence accrue des citoyens aux débats des élus, ce dont on ne peut que se féliciter : il est urgent que les citoyens se réapproprient les lieux où s’exerce la démocratie (où devrait s’exercer la démocratie…), en particulier la démocratie locale, à la base de tout. Loin de se réjouir d’une telle présence, le maire, Alain Pace, a demandé à la gendarmerie d’être présente. Faut-il comprendre que voir les gens assister au conseil municipal représente pour les élus seyssois une menace ? Qu’ont-ils donc à se reprocher ?

Il est exact que ces personnes sont opposées à l’implantation du crématorium sur un terrain agricole, et sont venues dans l’espoir de pouvoir poser les questions qui les inquiètent depuis un an et demi, et pour lesquelles elles n’ont toujours pas eu de réponse franche et claire. Ni de la part du maire de Seysses, qui esquive toujours le débat, ni de la part d’Alain Bertrand, Président du SIVOM, qui a refusé de les rencontrer. A leurs interrogations s’ajoutent donc aujourd’hui une exaspération et une défiance bien légitimes. A trop mentir aux gens, on finit par perdre leur confiance.

Lors de ces conseils municipaux, dont celui qui a précédé le communiqué du maire, deux porte-paroles de deux associations locales ont, entre autres, pris la parole. Il s’agit de la présidente de l’association Seysses environnement et de la maraichère bio dont les terres sont toutes proches de l’implantation prévue pour le moment (AMAP de la ferme du Petit Scarabée, chemin du Massoné).

Ecoutons-les :

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Le ton employé est bien celui du débat citoyen, très poli, d’ailleurs, très respectueux. Inquiet, très inquiet même pour cette agricultrice qui risque de perdre des années d’un travail pénible. Les questions posées sont claires, et appellent des réponses.

Justement, que répond le maire ? Ecoutons :

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Le maire, clairement, ne souhaite pas débattre. Il avait fait de même au conseil municipal précédent, il a fait de même au conseil municipal du 12 avril dernier, en réaffirmant : il n’y a pas de débat. Ainsi, il accuse ces personnes légitimement inquiètes de ne pas vouloir débattre démocratiquement, mais c’est lui qui ne veut pas débattre.

Contrairement à ce qu’il dit, le débat pourtant existe : le projet du SIVOM de la Saudrune, aujourd’hui Sivom SAGe, existe bien ; tout est mis en oeuvre pour l’implantation d’un crématorium sur un terrain agricole, chemin du Massoné, à Seysses (voir sur ce sujet l’article http://lien-seyssois.fr/wp-admin/post.php?post=1185&action=edit ). L’avancée du projet, même s’il n’a pas reçu toutes les autorisations, met en débat la question de savoir s’il est opportun d’implanter ce crématorium sur un terrain agricole, sans avoir fait aucune étude sur la validité de cet emplacement, et sans avoir fait d’étude d’impact sérieuse.

 

Il n’y a pas besoin d’une autorisation pour se poser des questions !

Ce débat, c’est bien lui, le maire de Seysses, qui l’initie, par sa participation à la décision prise. Comment peut-il s’étonner que les gens veuillent débattre ? N’essaie-t-il pas plutôt d’esquiver un débat pour lequel il n’a pas d’arguments ? Car il n’y a pas besoin d’avoir reçu une autorisation, pour se demander et débattre de l’opportunité d’implanter un crématorium sur un terrain agricole. Il aurait même mieux valu en débattre avant d’en être à demander l’autorisation de déclasser le terrain. Sauf à penser que, l’autorisation obtenue, il ne resterait plus qu’à mettre tout le monde devant le fait accompli, sans plus de débat. Quand on voit tout ce qui a déjà été fait, sans garantie d’autorisation, on ne peut que s’inquiéter de ce qui pourrait l’être si une autorisation est donnée.

A titre de comparaison (d’exemple ?), regardons comment ça se passe du côté du Sicoval, qui a le même projet : «Il est important d’avoir une réflexion sociale sur ce type de service», affirme Jacques Oberti, le président du SIVOM local, équivalent donc d’Alain Bertrand pour nous. Tous les élus sont consultés (Tiens, en d’autres terres, la démocratie existe donc ?) : 91% d’entre eux disent «oui» au projet. Puis un appel est lancé auprès des communes membres pour connaître les communes  candidates à un tel équipement. Il semble que la transparence soit plus transparente à l’Est… A l’inverse, au Sivom de la Saudrune, tout se fait dans l’opacité, de l’aveu même du maire de Seysses, qui répond régulièrement : « Je ne sais pas, allez demander au Sivom« . C’est curieux, son nom figure pourtant sur les délibérations du Sivom, dont il était il y a peu encore vice-président.

 

Ecoutons-le nier être au courant : cm20170201extrait4

 

Et maintenant, regardons la délibération du conseil syndical du SIVOM qui décide de l’achat de ces terrains, délibération où il figure, il est alors vice-président du SIVOM (cliquez sur l’image pour agrandir, puis revenez au texte en tapant sur la touche ‘échap’).

 

Si ça ce n’est pas un flagrant délit de mensonge... et de mépris pour les gens. Deux autres élus seyssois étaient présents lors de cette délibération du SIVOM, Alain Aubert et Geneviève Fabre. Ils sont donc au courant eux aussi. Mais sur ce sujet ils se taisent soigneusement. A ce jour, la division parcellaire est faite.

Et puis, comment Alain Pace peut-il renvoyer les gens vers le SIVOM, alors qu’Alain Bertrand, son président, refuse de les recevoir, et se cache depuis le début de cette affaire? Il est vrai qu’il est très occupé à faire avancer en douce le projet, pendant qu’Alain Pace fait diversion à Seysses. On ne peut être au crématorium et au moulin.

 

On peut donc conclure : c’est un faux pour le maire de Seysses

Dire des personnes qui viennent assister au conseil municipal qu’elles ne viennent « pas pour débattre démocratiquement et sérieusement, mais pour imposer [leur] point de vue d’opposition au projet de crématorium porté par le Sivom SAGe » est une manipulation. Le déclarer dans un média aussi populaire que le quotidien local, alors que les lecteurs n’ont pas les moyens de vérifier ces dires est une manœuvre mensongère, dont il est difficile de ne pas penser qu’elle vise à discréditer ces personnes auprès de l’opinion publique. Très utile au moment d’annoncer qu’un vote va avoir lieu. Mentir aussi grossièrement pour échapper au débat est simplement honteux.

A travers les documents communiqués ici, il apparaît par contre clairement que c’est le maire de Seysses et le Président du SIVOM de la Saudrune qui refusent le débat, et qui veulent imposer l’implantation d’un crématorium sur un terrain agricole seyssois.

 

Terminons par ce communiqué du ‘groupe de personnes présentes au conseil municipal’, très dignes dans leur protestation, communiqué publié dans La Dépêche du 8 mars 2017, sous la rubrique ‘Environnement’ :

«Non M. le Maire, nous tous qui venons assister aux conseils municipaux nous ne sommes pas des menteurs ni des détracteurs.

Nous sommes des femmes, des hommes, des mères, des pères, des retraités, des grands-parents, des promeneurs.

Nous aimons notre ville, et les gens qui y habitent !

Si nous nous déplaçons lors des conseils municipaux, c’est justement parce que nous recherchons le débat démocratique. Or il vous est récemment arrivé de vous y opposer, à ce débat, en ne donnant même pas la parole aux élus de l’opposition auxquels, pourtant, vous n’aviez pas le droit de la refuser !

Qui est le détracteur lorsque vous dites que nous sommes contre le crématorium, alors que nous nous opposons seulement à l’endroit choisi pour son installation ? Et d’ailleurs nous ne sommes pas les seuls, vu le nombre d’avis défavorables que ce projet a reçu de la part de nombreuses autorités administratives.

Vous prétendez que nous sommes «un groupe qui veut imposer son point de vue», or, M. le Maire, nous ne prenons jamais la parole si vous ne nous la donnez pas. Notre attitude lors du déroulement du Conseil Municipal a toujours été parfaitement respectueuse. Et lorsque nous pouvons vous poser des questions, vous avez tout loisir de nous répondre, et de nous contredire. Ce serait donc notre présence qui vous importunerait ?

Nous regrettons beaucoup que les «seyssoises et les seyssois favorables au projet», dont vous parlez, ne viennent pas également assister aux conseils municipaux, cela nous permettrait de pouvoir comprendre leurs arguments pour nous expliquer le bien-fondé du crématorium à cet endroit. Pourquoi n’avez-vous pas eu l’idée d’organiser une réunion publique, spécialement consacrée à ce sujet, qui aurait permis ces échanges ?

Mais maintenant, grâce à la demande insistante d’un élu de l’opposition, vous avez pris l’excellente décision d’organiser un référendum. Nous vous en félicitons très chaleureusement ! Nous regrettons seulement que vous ne vous soyez pas décidé à agir démocratiquement plus tôt.»

 

Alors, à quand un débat ? A quand une réunion publique ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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