Monthly Archives: mai 2011
En avant… Marche ! (n° 5)
Marcher est une activité saine
C’est une activité physique accessible aux plus jeunes comme aux plus âgés.
C’est une activité physique douce : pas de chocs, dosage facile et progressif de l’effort.
C’est une activité qui sollicite le corps dans sa globalité.
C’est une activité qui entretient les muscles de soutien et d’équilibre du corps, permet un fonctionnement plus harmonieux de l’organisme.
C’est une activité qui ouvre à une autre respiration, plus régulière, plus profonde, régénératrice.
C’est une activité qui s’inscrit dans un temps étiré : marcher, c’est prendre le temps. Pas de stress, pas de compétition.
Marcher, déplacement doux, est un acte écologique :
Les médias évoquent assez régulièrement ce thème, sur lequel chacun est aujourd’hui sensibilisé : limiter l’agression de la voiture dans les lieux fortement urbanisés ; limiter la pollution, le bruit ; dépasser l’indifférence de la voiture qui passe, anonyme, avec ses occupants. Ecologie sociale autant que biologique. Le lien avec la nature est à renforcer, et cela ne peut passer que par une prise de conscience de notre dépendance aux éléments naturels.
Il n’est plus besoin ainsi de convaincre qu’il devient essentiel de développer des réseaux de cheminements doux, pour préserver l’environnement, mais aussi pour retrouver un rythme de vie plus proche de notre nature humaine, favorisant le lien social, moins stressant, moins enfermant. L’usage excessif des outils que nous offre la technologie est un facteur de déshumanisation.
Bruno Berbis
En avant… Marche ! (n° 6)
Marcher est un acte qui s’inscrit dans l’histoire de Seysses
Bien des chemins sont associés à l’histoire de Seysses.
- Une voie romaine, qui suit la première terrasse de la Garonne, traverse la commune. Cette voie vers Saint-Bertrand de Comminges fut également voie de pèlerinage.
- En contrebas, sur ces terres asséchées reprises à la Saudrune (le nom « Seysses » viendrait de ‘sèches’), passe le vieux chemin de Muret, autrefois chemin de pèlerinage annuel de Muret à Frouzins, dédié à Saint-Germier.
- Les grands axes de communication et de déplacement de la commune ne s’appellent pas ‘boulevards’, mais ‘chemins’ : chemin de Couloume, chemin du Massonné, chemin de Gay, chemin de Tranquille, chemin de la Commune, chemin de Moulas, autant de noms de fermes éloignées que ces chemins reliaient au bourg. Ainsi, autrefois, prendre le chemin de Couloume, ce n’était pas s’engager sur cette ligne droite anonyme, monotonement bordée de maisons. C’était se rendre à la ferme de Couloume, seule destination de ce chemin au milieu des terres, et qui lui donnait tout son sens et toute sa raison d’être.
- N’est-ce pas un chemin qui, plus tard, fit que Louis-Philippe, dont le carrosse s’était embourbé, décida la construction d’un pont sur le Binos sur lequel nous passons tous les jours sans le savoir, à l’angle du parc de la Bourdette ?
- Le canal de Saint-Martory, et le chemin d’entretien qui le double – chemin de l’eau et chemin des hommes, témoignent de l’aménagement des territoires traversés et de leur vocation agricole. Ce chemin relie les communes entre elles. Que n’est-il praticable à Seysses comme il l’est à Frouzins ou à Cugnaux !
- Plus récemment dans l’histoire de la commune, la manifestation annuelle de « La foulée pour la vie », rassemble les Seyssois sur un même chemin, pour une cause humanitaire et sociale qui n’est pas si éloignée que ça, dans sa réalité pratique et symbolique, du pèlerinage.
Ainsi la marche, autrefois, était clairement inscrite sur le territoire de notre commune, territoire que des chemins riches de sens structuraient. Alors qu’avec le PLU un nouvel aménagement du territoire s’organise aujourd’hui, pour demain, il est historique et essentiel d’y inscrire de façon lisible la marche et les cheminements.
Ces cheminements sont partie intégrante du patrimoine Seyssois.
Ce patrimoine est à élargir. Certes, il nous appartient de transmettre aux futures générations ces chemins, patrimoine que nous avons reçu, mais aussi de leur en léguer de nouveaux, patrimoine à créer. Il s’agit certes de chemins de pleine campagne, mais aussi de chemins urbains, qui, empruntant des rues pensées pour les piétons, permettraient de relier différents lieux, ou, de détours en détours, de découvrir quelques places et bâtiments anciens de la commune (chemin du patrimoine communal).
Bruno Berbis
En avant…. Marche ! (n° 7)
Des chemins inscrits
dans le territoire
et le structurant
Réhabiliter les chemins seyssois, ou en créer de nouveaux, ne peut se concevoir que si conjointement on recrée autour d’eux un contexte écologique : alors que la commune se couvre de friches, un reboisement planifié est nécessaire, tant sur le plan de la biodiversité que sur celui de la qualité des paysages. Les chemins sont à penser en association avec ce reboisement et avec la mise en valeur des points d’eau sur le territoire : nombreux lacs ou étangs, nombreux fossés et ruisseaux.
Le cheminement doux de la marche permet l’observation, la réflexion. On s’arrête facilement pour mieux voir, pour voir plus longtemps, plus profond, plus vrai. Pour comprendre. Pour mesurer et prendre notre place – modeste – d’être vivant, dans un milieu naturel. Les chemins doivent nous permettre de prendre conscience et de découvrir la faune, la flore, les chemins de l’eau, l’agriculture, les activités de l’homme qui existent sur notre commune. Ce sont là aussi autant d’éléments de notre patrimoine dont nous sommes responsables devant les futures générations.
Un chemin rend visible, donc lisible, la globalité du territoire sur lequel nous vivons et dont nous avons la charge et la responsabilité au regard des générations à venir. Grâce au chemin, nous apprenons à connaître, à comprendre, à aimer notre territoire, notre patrimoine, ce que les générations antérieures en ont fait, ce que nous sommes en train d’en faire. En nous y attachant, nous avons à cœur de l’entretenir, de le sauvegarder, de le valoriser.
Par ailleurs, inéluctablement, de nouveaux lotissements vont voir le jour sur la commune. Espérons qu’ils ne soient pas des territoires clos, mais qu’ils portent en eux un lien possible d’espace à espace. Certes, qu’ils soient des impasses aux voitures reste intéressant, en particulier pour la sécurité et le confort de vie que cela apporte. Mais pourquoi un chemin pour les piétons et les cyclistes ne traverserait-il pas systématiquement un lotissement, permettant de relier deux routes, deux lotissements, et qui, de quartier à quartier, constituerait un maillage propice à la promenade, aux rencontres, aux échanges ? Un réseau de cheminements doux qui encouragerait à laisser la voiture au garage.
Dans le même esprit, l’histoire de notre urbanisme reste à écrire, et le retard pris par Seysses pour l’aménagement de ses routes peut se transformer en opportunité : n’avoir jusque là pas fait grand chose ouvre la voie à des aménagements qui pourraient ne pas être de simples remises à niveau par rapport à ce qui se fait ailleurs, mais qui anticiperaient sur les besoins futurs en matière de déplacements doux : voies piétonnes, voies cyclables, parking. La voirie de Seysses est à refaire : pensons-la en fonction des piétons et des cyclistes, au moins autant que des voitures.
Bruno Berbis