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En avant…. Marche ! (n° 7)
Des chemins inscrits
dans le territoire
et le structurant
Réhabiliter les chemins seyssois, ou en créer de nouveaux, ne peut se concevoir que si conjointement on recrée autour d’eux un contexte écologique : alors que la commune se couvre de friches, un reboisement planifié est nécessaire, tant sur le plan de la biodiversité que sur celui de la qualité des paysages. Les chemins sont à penser en association avec ce reboisement et avec la mise en valeur des points d’eau sur le territoire : nombreux lacs ou étangs, nombreux fossés et ruisseaux.
Le cheminement doux de la marche permet l’observation, la réflexion. On s’arrête facilement pour mieux voir, pour voir plus longtemps, plus profond, plus vrai. Pour comprendre. Pour mesurer et prendre notre place – modeste – d’être vivant, dans un milieu naturel. Les chemins doivent nous permettre de prendre conscience et de découvrir la faune, la flore, les chemins de l’eau, l’agriculture, les activités de l’homme qui existent sur notre commune. Ce sont là aussi autant d’éléments de notre patrimoine dont nous sommes responsables devant les futures générations.
Un chemin rend visible, donc lisible, la globalité du territoire sur lequel nous vivons et dont nous avons la charge et la responsabilité au regard des générations à venir. Grâce au chemin, nous apprenons à connaître, à comprendre, à aimer notre territoire, notre patrimoine, ce que les générations antérieures en ont fait, ce que nous sommes en train d’en faire. En nous y attachant, nous avons à cœur de l’entretenir, de le sauvegarder, de le valoriser.
Par ailleurs, inéluctablement, de nouveaux lotissements vont voir le jour sur la commune. Espérons qu’ils ne soient pas des territoires clos, mais qu’ils portent en eux un lien possible d’espace à espace. Certes, qu’ils soient des impasses aux voitures reste intéressant, en particulier pour la sécurité et le confort de vie que cela apporte. Mais pourquoi un chemin pour les piétons et les cyclistes ne traverserait-il pas systématiquement un lotissement, permettant de relier deux routes, deux lotissements, et qui, de quartier à quartier, constituerait un maillage propice à la promenade, aux rencontres, aux échanges ? Un réseau de cheminements doux qui encouragerait à laisser la voiture au garage.
Dans le même esprit, l’histoire de notre urbanisme reste à écrire, et le retard pris par Seysses pour l’aménagement de ses routes peut se transformer en opportunité : n’avoir jusque là pas fait grand chose ouvre la voie à des aménagements qui pourraient ne pas être de simples remises à niveau par rapport à ce qui se fait ailleurs, mais qui anticiperaient sur les besoins futurs en matière de déplacements doux : voies piétonnes, voies cyclables, parking. La voirie de Seysses est à refaire : pensons-la en fonction des piétons et des cyclistes, au moins autant que des voitures.
Bruno Berbis
En avant… Marche ! (n° 8)
Participer à un projet plus global
de réhabilitation des chemins ruraux
en France
La France comptait 2 millions de kilomètres de chemins ruraux et sentiers d’exploitation en 1950. Elle n’en compte plus aujourd’hui que 750 000. Or depuis une dizaine d’années, des associations locales de randonnée oeuvrent à la réhabilitation et à la création de chemins pour reformer le réseau français, un des plus riches d’Europe. C’est ainsi par exemple que le regroupement de communes du Sud-Est de Toulouse (le Sicoval), à ouvert ou réouvert 70 km de promenades en plein champs, dont certains recoupent le chemin de pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle, et continue à le faire.
Nous pensons qu’il est important, tant sur le plan local que national, que la commune de Seysses participe à ce projet de réhabilitation des chemins ruraux français. Le projet que nous avons décrit ici ne serait ainsi pas isolé, mais s’inscrirait dans un projet plus global, soutenu déjà par ailleurs pour d’autres communes (Clermont-le-Fort par exemple) par des instances décisionnelles et institutionnelles telles que les conseils généraux et régionaux.
Bruno Berbis