Et après le vote….

Plusieurs façons d’être citoyen
et de participer à la vie démocratique locale

Si le vote et l’engagement dans les partis politiques sont aujourd’hui l’épine dorsale de notre démocratie, force est de constater que cela conduit malheureusement à la confiscation de l’exercice de la démocratie par les partis politiques les plus influants, qui sont aussi les plus riches. Difficile de ne pas penser aux affaires de corruption qu’on porte régulièrement à notre connaissance, qui montrent comment le grand capital influence la conduite politique de notre pays.

Mais la participation à la vie démocratique ne passe pas seulement par le vote : il existe de nombreux autres moyens de s’impliquer dans le débat.

En voici quelques uns, proposés par le site http://www.vie-publique.fr

Les conseils de jeunes

Si vous souhaitez vous impliquer dans la vie politique de votre village, ville, département ou région, vous pouvez rejoindre un conseil de jeunes jusqu’à l’âge de 18 ans. Vous pourrez ainsi apporter vos idées, participer à des réalisations visant à améliorer la vie de vos concitoyens, donner votre avis sur des projets qui vous concernent et faire des propositions aux élus sur les dossiers qui vous intéressent.
Noter bien, et cela, c’est nous qui le rajoutons, que vous pouvez faire tout cela à titre individuel, sans forcément faire partie du Conseil des Jeunes, qui, d’ailleurs, n’existe pas partout. Simplement, au sein du Conseil des Jeunes, votre parole pourrait peut-être avoir plus de poids.

Les conseils consultatifs de quartier

En parallèle des conseils de jeunes, se sont également développé les Conseils Consultatifs de Quartiers (CCQ). Véritable espace de concertation au sein des différents quartiers de la ville dans laquelle l’initiative est mise en place, il met en relation conseillers de quartiers, élus municipaux, associatifs, acteurs de la vie locale (c’est à dire tout un chacun, nous sentons-nous obligés de préciser), participe à l’élaboration d’initiatives et de projets locaux ou à l’étendue bien plus importante. Les CCQ permettent donc de faire vivre une véritable démocratie locale, donnant la possibilité aux habitants des quartiers de devenir des citoyens engagés et des acteurs importants de la vie locale.
A ce jour, nombre de communes ont déjà mis en place des CCQ.

Les associations

« On est plus fort ensemble ». Cette doctrine se vérifie depuis cent ans dans les milliers de structures associatives en France. Les associations sont des corps intermédiaires à part entière, complémentaires du monde politique et syndical.
Près de 1 100 000 associations actives en France agissent pour retisser du lien social, aider les personnes en difficulté, défendre des principes moraux, des intérêts économiques ou environnementaux, soutenir des projets culturels ou associatifs. L’engagement associatif ou l’aide bénévole sont ainsi motivés par une éthique et un altruisme personnels.

Le service civil volontaire

(Celui-là, on n’y aurait pas pensé, mais c’est une bonne idée)

Mis en place par la loi du 31 mars 2006, son but est de permettre à des jeunes âgés de 16 à 25 ans révolus de s’engager au service d’une mission d’intérêt général dans une association, une collectivité territoriale ou un établissement public pour une durée pouvant aller de 6 à 12 mois. Cette initiative permet la rencontre de jeunes venus de milieux culturels divers, favorise donc une certaine mixité sociale et culturelle et participe à la formation aux valeurs civiques.

 

Il est étonnant, et c’est à interroger, que ce site officiel ne mentionne pas trois actes pourtant élémentaires de l’engagement dans la vie démocratique, en particulier locale :

  • La rencontre avec un élu pour échanger avec lui sur la situation de la commune, lui apporter un témoignage, lui faire part d’une analyse ou d’une proposition.

Il faut dire que ni l’Etat ni la plupart de nos élus ne se bousculent pour promouvoir ce type d’action, ni pour faire en sorte que du temps soit donné aux citoyens dans ce sens, en particulier à ceux qui travaillent : à l’heure où beaucoup sortent du travail, les mairies et autres permanences sont fermées. Quant aux permanences des députés, conseillers, sénateurs, peu en connaissent l’existence et le chemin. C’est dommage, et c’est de la responsabilité de tout le monde.

  • Assister aux conseils municipaux de la commune où l’on réside, car ils sont publics.

Au-delà du simple acte de présence, c’est un acte citoyen à part entière. La présence d’administrés lors d’une discussion ou d’un vote engage davantage les élus, qui peuvent alors avoir le sentiment de rendre compte aux votants de leur engagement, et d’œuvrer dans l’intérêt de tous. Des citoyens absents et démobilisés laissent s’entrouvrir la porte de l’abus de pouvoir : « Puisque ça n’intéresse personne… ». Se mobiliser et assister aux conseils municipaux est donc bien une action qui peut influer sur les décisions prises, même si, sur le principe, l’auditeur n’a pas droit à la parole. Le maire a cependant la possibilité de donner la parole à un auditeur. Rien n’empêche ce dernier, par ailleurs, de prendre ensuite rendez-vous avec le maire, pour donner son avis sur ce à quoi il a assisté. Le fonctionnement d’un conseil municipal est significatif des valeurs qui sont portées par chaque personne y participant, citoyens-auditeurs compris.

  • Donner son avis à l’occasion d’une enquête publique.

L’équipe municipale est parfois obligée de prendre l’avis de la population lorsqu’elle veut apporter une modification à la gestion de la commune. Cela se fait par le biais d’une enquête publique. Donner son avis montre que l’avenir de la commune nous importe… à condition de savoir qu’il y a une enquête publique, et les mairies ne jouent pas toujours le jeu de l’information.

Là encore, il faut remarquer que ce n’est pas toujours facile, compte tenu des dispositifs prévus pour cela : les permanences des commissaires enquêteurs se font sur le temps de travail de la plupart des gens ; les documents mis à disposition pour prendre connaissance des enjeux de l’enquête sont longs à lire et difficiles à comprendre ; il n’est pas facile de savoir qu’une enquête publique est en cours. Quand on veut nous vendre un produit dont on n’a pas besoin, on sait nous faire passer l’information (publicité, harcèlement téléphonique), pour les enquêtes publiques et tout ce qui concerne la vie citoyenne, non.

 

Voilà, vous avez le choix. Une fois par an au moins, vote ou pas vote, manifestez que vous êtes citoyens.
La démocratie ne peut pas fonctionner sans vous, sans nous tous… Elle s’use si on ne s’en sert pas.

Plus d’informations (moins critiques…) sur : http://www.vie-publique.fr

A quoi ressemblait notre centre ville il y a deux cents ans ?

 

Un plan, peint à la main, a été réalisé pour un particulier en 1808. Une copie de ce plan se trouve dans l’escalier de la mairie. C’est un petit format (30cm sur 40 environ). Il donne des indications sur la physionomie du centre de Seysses au début du XIXième siècle, sous Napoléon.

On note que les principales rues du centre ville sont déjà tracées, mais qu’elles ne sont qu’incomplètement habitées. L’Eglise vient juste d’être construite, en remplacement de la précédente, plus petite, mais au même endroit.

Plan de Seysses en 1808.

Plan général (cliquer dessus pour l'agrandir)

On peut y repérer les maisons qui existaient déjà à Seysses en 1808, et dont on peut donc penser qu’elles ont été construites bien avant. On voit en particulier qu’il restait encore quelques maisons sur la place, appelées à disparaître. Pour pouvoir construire l’église, peu avant la Révolution, on en avait détruit plusieurs, la première église étant plus petite et prenant moins de place. Il y a aussi plusieurs fermes, en plein centre.

L'Eglise

L'Eglise Saint-Roch (cliquer dessus pour agrandir)

Le quartier République / Bergeaud / Vieux Chemin Français : Le bâtiment religieux correspondant à l’actuelle Ecole Saint-Roch n’existe pas encore. La rue de la République n’est construite que sur un de ses côtés, celui qui donne sur le parc. Les rues Bergeaud et Vieux chemin Français sont peu construites. On y voit des exploitations agricoles. Le château, lui, n’a pas encore toutes ses dépendances.

rue de la République et rue Boltar (cliquer dessus pour agrandir).

Quartier de l’ancien Clavaire, premier cimetière de Seysses. On repère le lavoir du parc, aujourd’hui en partie détruit (il était très fréquenté par les gens du voyage, ce qui ne  plaisait pas à tout le monde…). On remarque un plan d’eau, aujourd’hui réduit à une mare dans la parc. Cet endroit est le lieu de résurgence de plusieurs sources. La rue Boltar (Grand Chemin) est barrée par le Binos et par un bois, remplacés aujourd’hui par la route. A l’époque, on traverse le Binos à gué. Quelques décennies plus tard, le carrosse de Louis-Philippe s’étant embourbé en passant le Binos, on construisit sur son ordre un pont, qui est toujours celui sur lequel nous roulons et marchons.

Le Calvaire, ancien cimetière.

Quartier de l’Ecole Paul Langevin. On reconnaît la rue Savignol, qui alors, n’est qu’un chemin sans maisons. Une vigne ou un verger se trouve à l’emplacement de l’actuelle école élémentaire. On voit l’allée de platanes qui conduit à l’ancien château, aujourd’hui disparu et remplacé par une maison de maître, habitée par la même famille seyssoise depuis deux siècles (famille Sens, qui donnera à Seysses un maire, sous Napoléon Bonaparte). Les dépendances du château, toujours là aujourd’hui, et les jardins potagers sont dessinés.

 

Quartier de l'Ecole Paul Langevin (Cliquer dessus pour agrandir)

On voit le lavoir de la Canette, mais ce sont des jardins maraîchers qui sont dessinés à la place de la Poste. Le Binos là aussi se passe à gué, et le chemin est très pendu. Tout sera remblayé lors de la construction du pont, puis de la route, pour atténuer la pente. Ceci explique que l’actuel lavoir soit sous le niveau de la route, comme la source qui jaillit à cet endroit, et ou nombre encore de seyssois viennent chercher leur eau.

Outre l’intérêt historique de ce document, on ne peut qu’être touché par le caractère très personnel de l’oeuvre : son auteur a poussé le sens du détail jusqu’à dessiner l’ombre des arbres. Le travail de mise en couleur est aussi remarquable. A une époque où l’iconographie est très peu développée, c’est finalement la vision presque vivante, habitée, d’un territoire que ce document transmet.

 

 

 

Seysses : patrimoine en danger

Le conseil municipal peut-il vendre le patrimoine des seyssois ?

Sous son actuelle couche de crépis, le bâtiment du foyer rural que nous connaissons tous, sur la place de l’Eglise présente une belle façade en briques foraines. Il y a fort à parier que les fenestrous en demi-lunes, au grenier, existent toujours sous la modification qui a été faite, sans doute parce que des vasistas carrés étaient moins chers que du sur mesure cintré. La dimension des carrés actuels paraît s’inscrire dans les demi-disques d’origine.

Ce bâtiment a toujours été un bâtiment public. Il a toujours appartenu aux Seyssois. A tous les Seyssois.

Créé dans la seconde moitié du XIXème siècle, il a d’abord été la première école communale de Seysses, et la première mairie. La porte de gauche donnait accès à l’unique salle de classe. La porte de droite s’ouvrait sur le préau couvert où les arrières-grands-pères de certains Seyssois habitant encore le village ont dû jouer. A l’étage se trouvait la salle de la mairie, et le logement de l’instituteur.

A l’arrière, un grand terrain descend en pente douce jusqu’au Binos, et on peut imaginer que, le printemps arrivant, les enfants devaient s’en donner à cœur joie dans cet espace immense. A la veille des vacances, peut-être allaient-ils pêcher les écrevisses dans le ruisseau, ou simplement y tremper les pieds pour se rafraîchir et s’asperger.

Lorsqu’une nouvelle école a été construite, rue du Général De Gaulle, la partie correspondant à l’école est devenue La Poste et les Télégraphes. Nombreux sont les vieux Seyssois qui ont connus cette poste.

Au fil du temps, le préau couvert est devenu la salle où l’on attendait l’autocar pour aller à Toulouse ou à Muret.

Aujourd’hui le bâtiment est notre foyer rural. C’est toujours un bâtiment public. Comment pourrait-il en être autrement ?

Mal entretenu (comme tant d’autres lieux à Seysses), il nécessiterait des travaux, et, comme toujours lorsqu’on attend trop, ces travaux représentent à présent une somme élevée.

Faut-il pour autant le vendre ? A-t-on simplement le droit de le vendre ? Quelques personnes ont-elles le droit de le vendre ?

Nous en sommes tous propriétaires. Mais ne nous y trompons pas : nous n’en avons pas hérité, il nous a été confié par nos anciens pour que nous puissions le confier à notre tour aux plus jeunes. Nous n’en disposons pas. Il a été bâti pour que nul n’en dispose jamais. C’est un peu comme si, moralement, chaque génération en avait l’usufruit, mais pas la nue-propriété.

Et puis, peut-on vendre un lieu aussi symbolique ? Lieu de notre citoyenneté, comme Mairie ; lieu de notre émancipation, comme Ecole Publique aux heures où l’Ecole devenait libre et obligatoire ; lien entre les hommes d’ici et d’ailleurs comme Poste et Télégraphe, et gare d’autocars ; lieu de notre ruralité, comme foyer.

Après avoir porté et abrité autant de symboles, ces pauvres vieux murs que nous avons déjà bien trahis en les négligeant peuvent-ils être à vendre ? Ils peuvent encore rendre tant de services aux Seyssois, et s’ils ne peuvent être restaurés aujourd’hui, peut-être pourront-ils l’être demain, situés idéalement comme ils sont, en plein cœur du village, sur la place, avec ce grand espace de verdure à l’arrière, et le ruisseau qui chante sous les arbres.

Tout est à casser à l’intérieur ? Tant mieux ! Un architecte un jour y pensera un espace public moderne et lumineux, qui mettra en valeur les vieux murs.

Alors, moi, je voudrais vous le dire du fond du cœur :

 

Monsieur le Maire,

Messieurs et Mesdames les Adjoints et Conseillers,

Peut-être que légalement vous avez le droit de vendre ce bâtiment (?). Mais légitimement et moralement vous ne le pouvez pas. Moi qui en suis propriétaire, je ne vous autorise pas à le vendre, en mon nom et au nom de ceux qui viendront après moi et qui en auront peut-être l’utilité. Un bien pareil, au cœur du village, élément du patrimoine seyssois depuis un siècle et demi, porteur de tant de symboles, ils ne le trouveront plus, même pour des sommes gigantesques qui dépasseraient le maigre gain que vous pensez tirer de cette vente.

Notre patrimoine n’a pas de prix !

On ne vend pas un bien du patrimoine, ça ne se fait pas. Il ne vous appartient pas. Vous ne pouvez pas décider, sans nous tous, de le vendre, et encore faudrait-il que nous soyons tous d’accord, sans qu’il en manque un, car nous le possédons tous en indivision : c’est cela un bien public, c’est cela le patrimoine. Nous avons le devoir de le protéger, pas de le vendre.

 

Bruno Berbis

 

 

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